JO / PERCHELondres 2012: Renaud Lavillenie: «6,16m? Peut-être dans le futur»

Londres 2012: Renaud Lavillenie: «6,16m? Peut-être dans le futur»

JO / PERCHELe nouveau champion olympique français ne se fixe aucune limite. Mais il veut procéder étape par étape...
Propos recueillis par Romain Scotto, à Londres

Propos recueillis par Romain Scotto, à Londres

Longtemps le perchiste français est resté sur la piste de ses exploits. Champion olympique à la perche dans la lignée de Pierre Quinon et Jean Galfione, le Français savourait chaque instant de cette fin de soirée historique. A 26 ans, Renaud Lavillenie a tenu son rang de favori. Il ne se fixe désormais aucune limite...

Vous avez tenu votre rang de favori. Cela rend-il le titre encore plus beau?

Je savais que les Jeux ce n’était pas gagné d’avance et encore heureux. Là, il y a la place (premier), le record, la manière. Tout est parfait. Donc je savoure. Je ne suis pas venu pour rien, je savais que j’avais le potentiel pour faire quelque chose de gros. Jusqu’au bout j’étais parti pour le faire.

Que passe dans votre tête quand les deux Allemands passent 5,91m et reviennent dans le concours?

Je me suis dit: ce n’est pas fini! Je n’étais pas surpris non plus. Après, je suis resté concentré par ce que j’avais quelque chose de grand à faire. Je ne me suis pas laissé déstabiliser.

Etait-il compliqué de sauter en pensant que la médaille d’or pouvait vous échapper à ce moment là?

Je n’y pensais pas. Je pensais juste à sauter, à faire un super saut, à ne rien regretter sur ce saut là. Et c’est ce qu’il s’est passé. Peu importe les conséquences, je ne me suis pas occupé de ce que faisaient les autres. Je me suis fait plaisir.

Pour passez 6,07m, vous n’avez pas exulté tout de suite et fêté votre titre…

J’ai tenté cette barre pour être le deuxième performeur de l’histoire derrière Bubka. J’ai toujours été comme ça. Même aux championnats d’Europe en salle quand je fais 6,03m, derrière, je suis tout de suite concentré pour tenter quelque chose de plus haut. C’est ma nature. Je ne me satisfais pas de quelque chose quand je sais que je peux aller plus haut.

Que vous inspire le fait de succéder à Jean Galfione?

Ça fait tellement longtemps que j’y pense... Je lui ai succédé quand je suis devenu champion du monde en salle. On partage plein de choses. On est les deux seuls Français à avoir fait 6m, on a été champions olympiques. C’est grand parce que Jean n’est pas un petit athlète. C’est un grand homme. J’ai énormément de respect pour lui. C’est partagé et c’est fort.

Avez-vous repensé à votre échec Daegu l’an dernier?

Non, je n’ai pas fait cette erreur. Chaque concours est différent. Je voulais juste donner le meilleur de moi-même. Voilà. J’ai progressé. Même si certains ont pas forcément cru en mes capacités, j’ai prouvé que ce n’est pas parce qu’on rate une compétition dans la saison qu’on n’est pas prêt. Quand on écoute certains, on a l’impression qu’il faut se mettre dans le doute. Il faut arrêter. Un championnat, c’est différent Tout peut arriver

Quel est votre prochain objectif maintenant?

Gagner la Diamond League. Je suis en tête et dans moins d’un mois j’aurai la possibilité de décrocher un quatrième billet pour un Français aux championnats du monde à Moscou. Je veux remporter toutes les compétitions majeures de la saison.

Est-ce le plus beau jour de votre vie?

Oui. Ou demain. Je ne sais pas. Les 24 heures à partir du moment où j’ai ma médaille sont les plus belles que je n’ai jamais vécues. Il n’y a rien à dire. Le stade a été magique, l’ambiance phénoménale. C’est plaisant de vivre ça sur le plus grand rendez-vous de sa carrière.

Votre entraîneur dit que vous auriez dû tenter le record du monde…

Je ne m’en occupe pas. 6,16m ce pourrait être bien, mais 6,07m, ce serait important. J’avance étape par étape. Mais ce n’est pas fini. Peut-être dans le futur.