JO / CYCLISME SUR PISTELondres 2012: Les Anglais sont-ils encore les rois de la piste?

Londres 2012: Les Anglais sont-ils encore les rois de la piste?

JO / CYCLISME SUR PISTEIls avaient raflé sept titres à Pékin et en visent presque autant à Londres...
Romain Scotto à Londres

Romain Scotto à Londres

De notre envoyé spécial à Londres,

Le «Pringles géant» qui trône au cœur du parc olympique n’attend plus qu’eux. C’est dans ce vélodrome à l’architecture paraboloïde hyperbolique que les pistards anglais tenteront de faire aussi bien qu’il y a quatre où il avaient raflé sept des dix titres mis en jeu. Avec la limitation du nombre de représentants par disciplines et l’élévation générale du niveau, le défi semble très ambitieux. Mais encore une fois, les Britanniques se sont préparés en conséquence…

Au top de la technologie. A chaque compétition, son innovation. Pendant la compétition, les Anglais ont donc prévu une arme secrète: des roues ultra légères, «sorties de nulle part» indique Benjamin Maze, en charge de l’optimisation de la performance pour les pistards français. Dans un sport où les médailles dépendent en partie d’une course aux armements, les Britanniques ont mis les moyens pour rééditer la razzia de Pékin. Le budget alloué à la piste n’est pas officiellement connu. «Mais pour eux, c’est quasi illimité», insiste Maze. Une médaille d’or, ça n’a pas de prix. Habitués à travailler avec le secteur privé, les Anglais ont collaboré ave les ingénieurs de McLaren pour tester leurs vélos en soufflerie. «En France on a moins cette culture-là. Utiliser les soufflerie de Peugeot ou Renault, c’est assez compliqué à mettre en place», relève Maze.

Une philosophie pragmatique. Plus qu’un savoir-faire, c’est la philosophie des pistards britanniques qui force le respect. «Si on devait leur piquer quelque chose, ce serait leur pragmatisme, avoue Maze. Leur staff est pléthorique. Chacun des acteurs est responsable. Le kiné est kiné, il n’est pas coach ni mécano. Il est bien à sa place et ne va pas sortir de son champ de responsabilité.» En course, les Anglo-Saxons ont aussi une culture tactique bien à eux. Quand deux d’entre eux s’affrontent par exemple, il est normal que les coachs demandent au plus faible de se coucher, alors qu’un match franco-français se règlera toujours à la pédale. Quitte à laisser du jus avant d’affronter un Anglais.

La connaissance du vélodrome. Non, toutes les pistes ne se valent pas. Elles mesurent toujours 250m, mais dans leur conception il est possible de jouer sur la longueur des lignes droites, l’inclinaison de virages (entre 43 et 45 degrés) ou la température de la salle (plus il fait chaud, moins il y a de résistance à l’avancement). Pour rafler des titres devant leur public, les Britanniques se sont donc conçu un vélodrome sur mesure. Ils ont également pu s’y entraîner ces derniers mois, malgré un prix de location d’environ 1.200 euros de l’heure, puisque la piste est sous la responsabilité du Locog et non de la fédération. Pendant ce temps, les Français ont multiplié les stages à Bordeaux ou Hyères entre leurs entraînements sur la piste de l’Insep, longue de 170m et non homologuée pour les compétitions internationales. Autant dire que la livraison du vélodrome de Saint-Quentin en Yvelines en 2013 fera le plus grand bien.