Les films de Kiyoshi Kurosawa hantent la Cinémathèque
Il en a un peu marre, Kiyoshi Kurosawa, d'être réduit à ses films de fantômes, genre qu'il a pourtant su revêtir d'une veine auteuriste aussi intrigante qu'élégante. « Les fantômes, peu importe qu'on y croie ou pas, c'est juste un artifice commode pour représenter la mort à l'écran », confiait-il le week-end dernier au festival Deauville-Asia.
Porno soft et V-movies
La Cinémathèque française ouvre ce soir une rétrospective de tous ses films. Cure (1997), qui l'a imposé en France et ses autres films de fantômes ne seront donc pas les seuls à être projetés. Il y aura bien sûr Tokyo Sonata (2008), le plus connu, avec sa mère de famille dépressive filmée « allongée, explique le cinéaste, pour lui conférer de l'étrangeté ». Mais on découvrira aussi les thrillers de ses débuts, « inspirés par Godard », ses pornos soft réalisés pour le studio Nikkatsu et ses V-movies, films de séries B ou Z tournés directement pour le marché vidéo. Jeudi, la master class de ce maître (dans tous les sens du terme, puisqu'il donne des cours de cinéma au Japon) s'achèvera probablement par ses mots, les mêmes qu'à Deauville. « J'espère que lorsque vous verrez mes films, vous aurez oublié tout ce que j'ai dit. »S.L.