"Grand ménage" dans les cercles de jeux parisiens: deuxième vague d'interpellations

"Grand ménage" dans les cercles de jeux parisiens: deuxième vague d'interpellations

Le "grand ménage" dans les cercles de jeux parisiens, entamé en juin 2011 par la police et la justice, a franchi lundi un nouveau cap avec une deuxième vague d'interpellations et la confirmation de l'emprise du milieu corse.
© 2012 AFP

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Le "grand ménage" dans les cercles de jeux parisiens, entamé en juin 2011 par la police et la justice, a franchi lundi un nouveau cap avec une deuxième vague d'interpellations et la confirmation de l'emprise du milieu corse.

Selon les sources, entre seize et dix-neuf personnes ont été placées en garde à vue lundi matin "en Corse et sur le continent", dans le cadre de l'enquête sur le Cercle de jeux Wagram, l'un des plus prestigieux du pays, ont annoncé à l'AFP des sources policières.

C'est la deuxième grande vague d'interpellations dans ce dossier, piloté par la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Paris pour "extorsion de fonds en bande organisée". Ce coup de filet est l'oeuvre du Service central des Courses et Jeux (SCCJ) et des Offices centraux de lutte contre la criminalité organisée (Oclo) et pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF).

La cible principale, Jean-Angelo dit "Ange" Guazelli -dont un frère a été tué dans un règlement de comptes en 2009-, a été interpellée à Marseille. M. Guazelli est une figure présumée du redoutable gang de la "Brise de mer", du nom d'un bar de Bastia où ses membres avaient leurs habitudes.

Ce groupe criminel est soupçonné d'avoir voulu mettre la main sur le Cercle Wagram, tout près des Champs-Elysées à Paris. Fermé depuis juin 2011, il disposait d'une quinzaine de tables de poker.

Depuis juin, les policiers ont mis au jour un vaste système de comptabilité occulte et le "milieu corse" a été identifié comme voulant de longue date contrôler les cercles.

Les premières arrestations en juin avaient visé une trentaine de personnes gravitant autour du Cercle Wagram et de l'Eldo, un établissement de la place de la République (IIIe arrondissement de Paris).

Des sources policières avaient alors annoncé "un grand ménage" dans ce milieu feutré, dont plusieurs établissements ont fait l'objet de fermetures administratives.

"Mafiosa"

Huit personnes ont été mises en examen en juin, parmi lesquelles le Corse Antoine Quilichini, 38 ans, fiché au grand banditisme.

Dans ce dossier, où l'emprise du milieu corse se confirme, d'autres noms apparaissent "au fil des jours" mêlant, expliquent les sources policières, anciens policiers ou policiers actifs, politiques, acteurs, dont un, qui a joué dans la série de Canal+ "Mafiosa", est mis en examen.

Parmi les interpellés de lundi figure un sexagénaire, Jean Testanière, éducateur de jeunesse très impliqué dans l'aide aux handicapés et "connu dans les milieux politiques et artistiques".

Employé municipal à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), M. Testanière a été membre de la direction du Cercle Wagram et est entendu "à ce titre", selon une source policière. Il "organisait des dîners people" au Wagram, selon ces sources.

Le député-maire PS de Sarcelles (Val-d'Oise), François Pupponi, successeur de Dominique Strauss-Kahn à la mairie, a été entendu récemment, mis en cause par un ancien employé pour ses liens présumés avec le responsable du Wagram, Philippe Terrazzoni, originaire comme lui de l'Alta-Rocca (Corse-du-Sud) et soupçonné de faire partie du grand banditisme corse. Des accusations "calomnieuses" et "diffamatoires", a tonné M. Pupponi.

Une enquête a également été ouverte cet été après la disparition de près de 15.000 euros parmi les espèces mises sous scellés dans le cadre de l'enquête Wagram et entreposées dans les locaux du SCCJ, qui avait effectué la première opération "mains propres".

Les gardes à vue entamées lundi peuvent durer jusqu'à quatre jours s'agissant de criminalité organisée.

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