JUSTICEMeurtre du Pont de Neuilly: Un ancien SDF comparaît face à Marc Machin

Meurtre du Pont de Neuilly: Un ancien SDF comparaît face à Marc Machin

JUSTICELe procès du double meurtre du Pont de Neuilly s'ouvre ce lundi...
Vincent Vantighem

Vincent Vantighem

Les regards se tourneront forcément vers lui. Et pourtant, Marc Machin n'est pas au centre du procès qui doit s'ouvrir ce lundi devant la cour d'assises des Hauts-de-Seine à Nanterre. Après avoir été condamné à dix-huit ans de prison, Marc Machin n'est «plus» qu'un simple témoin dans l'affaire du double meurtre du pont de Neuilly-sur-Seine.

CD et bouteille de mousseux

En 2002, à six mois d'intervalle, les corps de Marie-Agnès Bedot et Maria-Judite Araujo avaient été découverts sous ce pont. La première poignardée; la seconde, égorgée avec un tesson de bouteille. Parce qu'il en avait «marre de répondre aux questions» des enquêteurs, Marc Machin avait avoué les deux meurtres mais, à peine la sentence de dix-huit ans de réclusion prononcée, il avait commencé à clamer son innocence.

Après avoir prêché dans le désert pendant sept ans, Marc Machin n'a finalement dû son salut qu'aux aveux d'un autre homme. Le 3 mars 2008, David Sagno s'est en effet présenté au commissariat de la Défense pour s'accuser des deux meurtres. Les enquêteurs le prennent d'abord pour un mythomane mais le marginal livre des détails étonnants sur l'affaire: le nom du chanteur qui figure sur le CD volé dans le sac de la première victime; la marque de la bouteille de mousseux dont le tesson a servi à égorger la seconde. Le doute s'insinue.

Marc Machin dépose une requête en révision. En octobre 2008, il est libéré. «Tout le monde peut faire des erreurs dans sa vie, même un juge…», confie alors son père à 20 Minutes. Cette pensée sera sans doute au cœur des débats durant toute la semaine. «Pour prouver un peu plus l'innocence de Marc Machin, c'est la dernière étape cruciale», lâche Louis Balling, son avocat. Pour David Sagno, en revanche, ce n'est sans doute encore que la première.

Libération difficile

Libéré en 2008, Marc Machin a ensuite été condamné à trois ans de prison pour avoir agressé sexuellement trois femmes dont deux mineures. En janvier, il a été réincarcéré à Fresnes après avoir manqué à son obligationde suivi socio-judiciaire.