BASKETNBA: «Parker est à l'apogée de son basket»

NBA: «Parker est à l'apogée de son basket»

BASKETLe passage du meneur de jeu des Spurs dans le championnat de France, après un Euro historique, lui a permis de revenir plus fort que jamais sur les parquets nord-américains et de viser une quatrième participation au All-Star Game. Paroles d'experts...
Swann Borsellino et Jean-Charles Barès

Swann Borsellino et Jean-Charles Barès

42 points face à Oklahoma City, meilleure équipe de la ligue depuis le début de l’année. 37 points contre Philadelphie, sensation de la conférence Est. Et la victoire au bout, toujours. Déjà pressenti pour être le remplaçant de la superstar Chris Paul au All-Star Game*, qui aura lieu à Orlando le 26 février, Tony Parker (18,9 pts et 7,7 passes de moyenne) a profité de ses dernières sorties pour envoyer un message fort aux coaches NBA, chargés de sélectionner les remplaçants du match des étoiles. A bientôt 30 ans et après dix ans d'un exil américain réussi, le meneur des San Antonio Spurs est dans la forme de sa vie. Après une année 2011 aux allures de rampe de lancement, lors de laquelle l’Eurobasket et le passage à l’ASVEL ont été des étapes clés, TP attaque 2012 en trombe et impressionne les spécialistes.

Une cure de jouvence au pays

Pour son grand retour en France, à l’ASVEL, en octobre dernier, Tony Parker a aligné des performances dignes de son statut en NBA: 7 matchs, 20.3 points et 6.3 passes en moyenne. Ce qui permet sans doute au meilleur joueur français de tous les temps de briguer une quatrième sélection au All-Star Game (2006, 2007 et 2009) après un mois et demi de haute volée sur les parquets nord-américains. «Avec l’enchainement de l’Euro, son passage à l’ASVEL lui a permis de rester en forme, et ça joue sur sa forme aujourd’hui, analyse Crawford Palmer, consultant. Il devient injouable.» Le physique, oui. Mais ce n’est pas la seule vertu de ces quelques semaines d’intérim dans son club de cœur.

«Au dela de ses performances, le fait de revenir en France lui a fait beaucoup de bien confie Edwin Jackson, son coéquipier et ami à Villeurbanne. Il a joué devant son public, avec ses amis, Ronny Turiaf et moi, ça lui a permis de retrouver de la simplicité, de recharger les batteries. Quand il était avec nous, il nous a bien dit que le All-Star Game était un objectif personnel pour lui avant d’enchainer avec les Jeux Olympiques. Il est arrivé à maturité, c’est son année.» Le lock-out semble donc avoir été plus que bénéfique pour TP, revenu d'Europe plus fort que jamais.

Bientôt 30 ans, et toutes ses dents

Dans une ligue où les joueurs arrivent de plus en plus jeunes, Tony Parker passerait presque pour un vétéran. En NBA depuis plus de dix ans, le numéro 9 des Spurs aime rappeler, comme il l’a récemment fait dans les colonnes de My San Antonio, qu’il «n’a que 29 ans» et qu’il «est encore jeune». Un discours également tenu par l’entraîneur de l’équipe de France et de Strasbourg, Vincent Collet: «Il est en pleine maturité. Il va avoir 30 ans, ce qui n’est pas trop vieux pour un basketteur. Il n’a pas été trop ennuyé par les blessures, donc il est encore en bon état. Il a vraiment acquis de la maturité dans son jeu. Avant, il dominait surtout par son talent individuel, mais aujourd’hui, il a franchi un cap dans son rôle de meneur de jeu.»

Connu pour être un meneur-scoreur, Tony Parker a appris, au fil des années, à devenir un meneur plus gestionnaire, capable de contrôler le rythme du jeu, les temps forts et les temps faibles de son équipe mais aussi et surtout de distiller la bonne passe au bon moment. Cette maturité dans le jeu est également due à l’insistance de son entraîneur Gregg Popovich, qui avoue «harceler constamment» son joueur pour que celui-ci épure son jeu et alterne entre marquer et faire marquer. «Mentalement au top et à l’apogée de son basket», selon Edwin Jackson, Tony Parker attend ce jeudi soir sa convocation au match des étoiles avec une étiquette toute nouvelle de patron de son équipe.

Patron des Spurs par la force des choses

«Il fait quasiment tout pour nous». L’hommage appuyé est signé Tim Duncan, meilleur joueur de l’histoire de la franchise des Spurs et timide de la première heure. Il faut dire que depuis la blessure de l’Argentin Manu Ginobili au début du mois de janvier, Tony Parker est devenu le seul capitaine à bord d’un bateau que beaucoup voyait partir à la dérive cette saison. Et pourtant. Au fil des matchs et des victoires, le Français s’est affirmé comme le véritable patron de la franchise texane. «Tim Duncan n’est pas encore mort, il l’a prouvé lors de ses récentes sorties. Mais honnêtement, aujourd’hui, le boss des Spurs, c’est lui. Et je ne suis pas sûr que ça change au retour de Ginobili.» affirme Graham Thomas, journaliste américain chez NWA. Un statut de star d’une franchise en réussite qui, au vu des critères de sélection du All-Star game, qui fait la part belle aux équipes en forme, fait du Français un candidat légitime à un ticket pour ce match.

Patron sur le terrain, où il rayonne sur le parquet, Tony Parker est également devenu le patron des chiffres au pays où les statistiques sont reines. Avec 7,7 passes décisives par match, le Français affiche actuellement sa meilleure moyenne de passes en carrière. Une belle moyenne qui a aidé le numéro 9 à devenir le meilleur passeur de l’histoire des Spurs, le 4 février dernier, en dépassant Avery Johnson et ses 4473 passes en carrière. La reconnaissance de ses pairs, des fans, et un palmarès bien rempli (trois fois champion NBA en 2003, 2005 et 2007 et meilleur joueur de la finale en 2007), soit autant de facteurs décisifs au moment de se distinguer des ses principaux concurrents: Russell Westbrook (Oklahoma City Thunder), Monta Ellis (Golden State Warriors), Steve Nash (Phoenix Suns), pour disputer le All-Star Game. Réponse dans la nuit de jeudi à vendredi.

* Les cinq de départ sont désignés par les votes du public.