Coupe Davis: L'année où jamais pour la bande à Forget?
TENNIS•Les Bleus attaquent vendredi leur campagne face au Canada...R.S.
D’une manière générale, Guy Forget n’est pas homme à aborder une compétition avec un optimisme béat. A la veille d’un premier tour de Coupe Davis face au Canada, dès vendredi à Vancouver, le capitaine tricolore refuse d’évoquer une année «plus abordable» que les précédentes. Pourtant quelques indices laissent penser que Tsonga, Monfils, Benneteau et Llodra ont des chances d’aller très loin dans la compétition.
Une équipe toujours plus forte. Laisser le 12e (Simon) et le 16e mondial (Gasquet) à la maison n’est pas à la portée de toutes les nations. Cette année encore, la France compose avec des problèmes de riches en puisant dans un réservoir de joueurs toujours plus performants. Avec Tsonga et Monfils, l’équipe de Forget compte deux leaders capables d’assurer les victoires en simple. «Effectivement, nos joueurs arrivent à maturité, salive Guy Forget. Ils vont peut-être vivre cette saison et la prochaine les deux meilleures années de leur carrière. J’espère qu’ils vont en profiter.» Comme souvent, tout dépend de leur état physique. Il y a deux ans, JWT n’avait pu jouer la finale à Belgrade, blessé. L’an passé, Monfils avait suivi la demie contre l’Espagne à la télé. Dans ces cas-là, Forget fait en général appel à d’autres lieutenants. Avec six joueurs dans le Top 50, le clan des réservistes est encore très conséquent.
La dernière d’un capitaine. La quatorzième campagne de Guy Forget est donc la dernière à la tête de l’équipe. Alors que les prétendants se bousculent pour lui succéder, le futur directeur du tournoi de Bercy rêve de fermer la boutique sur une victoire. La deuxième de son mandat après celle de 2001 (et trois finales perdues). Fort de cette expérience, il a modifié cette année son mode de fonctionnement et souhaite responsabiliser davantage ses joueurs. D’où la présence de quatre hommes au lieu de cinq à Vancouver. «Je souhaite que chacun connaisse le rôle qu’il va avoir à jouer. Les joueurs qui ne sont pas là aujourd’hui vont pouvoir se concentrer sur les tournois suivants. La Coupe Davis, ils l’ont tous jouée. Ils savent ce que c’est. Je me rends compte simplement que certains garçons vivent de plus en plus difficilement le fait d’être remplaçant ou cinquième joueur. C’est quelque chose que je comprends…» Un message qui vise d’abord Gilles Simon, frustré d’être écarté depuis plusieurs rencontres.
Une épreuve snobée par les meilleurs. Hormis Roger Federer, aucun des joueurs du Top 10 n’a fait de cette édition un objectif prioritaire. Pour tous les cadors, 2012 est avant tout une année olympique, ce qui enlève un peu de cachet à cette Coupe Davis. Nadal et Ferrer, tenants du titre avec l'Espagne, l’ont rayé de leur programme. Djokovic (Serbie) et Del Potro (Argentine) la joueront par intermittence. Le tableau de cette année est donc moins dense, d’autant que la France n’a pas hérité du tirage le plus angoissant. S’ils écartent le Canada de Raonic, les Bleus pourraient hériter de la Suisse à domicile. La présence du tandem Federer – Wawrinka invite à la prudence, mais un nouvel exploit ouvrirait le tableau à l’équipe de France.