Qui sera le porte-drapeau français aux Jeux de Londres?
JEUX OLYMPIQUES•La commission du Comité national olympique planche déjà sur le sujet...Romain Scotto
Pied droit ou pied gauche en premier? A bout de bras ou sur l’épaule? Allure sportive ou escargot? Porter le drapeau est toujours un casse-tête pour l’élu d’une délégation. Celui de l’équipe de France sera connu dans quatre mois (le 9 juin), avant de défiler le 27 juillet dans le stade olympique de Londres. En attendant le nom du successeur d’Estanguet, Richardson, Douillet, Pérec ou Lamour, 20Minutes passe au scanner les six favoris pour occuper le poste.
Tony Parker, 29 ans, basketteur. Pourquoi lui? En termes de charisme et de crédibilité sportive, on ne fait pas mieux. Reconnu outre-Atlantique et soutenu par de nombreuses marques, Tony Parker est aussi un candidat déclaré pour le poste. A plusieurs reprises, TP a échangé avec Tony Estanguet (consultant RMC comme lui…) qui l’a adoubé. Toujours bien placé au classement des sportifs préférés des Français, il incarne une équipe de France jeune et conquérante.
Le hic. Difficile de trouver un défaut à TP si ce n’est celui d’être TP. Autrement dit un athlète mondialement connu qui n’a pas besoin de l’éclat des Jeux pour exister. Du côté du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), il est de tradition d’honorer un athlète et une discipline issus de la «famille» olympique, dont le rayonnement dépend avant tout des Jeux. Ce qui n’est pas vraiment le cas du basket et de la NBA.
Laura Flessel, 40 ans, escrimeuse. Pourquoi elle? Depuis Marie-José Pérec en 1996, aucune femme n’a eu l’honneur d’être porte-drapeau. Cette année, les candidates sont plutôt rares. Dans la «short-list», les noms de Decosse, Emane, Cazé ou Manaudou se dégagent. Mais toutes n’ont pas les palmarès de Flessel, deux fois médaillée d’or aux Jeux et six fois championne du monde. A 40 ans, elle rêve aussi d’une sortie en fanfare avant de prendre sa retraite.
Le hic. La première condition d’éligibilité d’un athlète est déjà de se qualifier. Sportivement, le pari n’est pas encore gagné pour la «Guêpe», qui doit aller chercher un ticket individuel avant le 25 mars, date du dernier tournoi qualificatif. L’escrime a aussi été mis à l’honneur avec Jean-François Lamour en 1992.
Alain Bernard, 28 ans, nageur. Pourquoi lui? Il est champion olympique en titre d’un sport de premier plan et figure parmi les sportifs préférés des Français. Très honoré à l’idée d’être élu, il n’aura peut-être pas l’occasion d’être de nouveau candidat un jour. Et puis avec des bras aussi costauds, on peut bien soulever un drapeau.
Le hic. L’élection de Bernard dépend en grande partie de sa présence au sein du relais 4X100m. Les séries de l’épreuve ayant lieu le lendemain matin de la cérémonie, l’Antibois ne se voit pas défiler la veille de sa compétition. Mais, il n’est pas encore acquis que Bernard nagera le relais. Le cas échéant, rien en l’empêche de déclarer forfait pour les séries.
Teddy Riner, 22 ans, judoka. Pourquoi lui? Il bénéficie d’un capital sympathie inégalé dans le cercle des prétendants et assume toujours ses responsabilités. Même s’il est encore jeune, Riner doit prendre la succession de David Douillet en remportant à Londres la médaille d’or qui lui est promise chez les lourds. Pour offrir une image «inébranlable» de la délégation française, il n’y a pas mieux.
Le hic. D’abord emballé à l’idée de défiler drapeau en main, le colosse du judo français a changé d’avis depuis quelques jours. «Je veux que la semaine qui précède la journée du 3 août (le jour où il est engagé) soit 100% judo. Le défilé ayant lieu le 27 juillet, le quintuple champion du monde aura quand même sept jours pour se remettre de ses émotions.
Julien Absalon, 31 ans, vététiste. Pourquoi lui? Les double-champions olympiques en activité ne sont pas très nombreux dans le clan bleu. Julien Absalon a la chance d’en faire partie. Le vététiste est aussi un sportif emblématique du mouvement olympique qui ne refuserait pas un tel coup de projecteur pour sa discipline.
Le hic. Sorti du milieu du cycliste et de la région de Remiremont (Vosges), il reste un sportif quasi-anonyme. Le vététiste n’est pas non plus le mieux préparé aux nombreuses sollicitions imposées par le rôle.
Nikola Karabatic, 27 ans, handballeur. Pourquoi lui? Parce qu’il est le leader charismatique d’un sport en vogue et incarne «la France qui gagne» (malgré le couac du dernier Euro). Avec les Experts, il s’est construit l’image d’un gendre idéal, capable de tirer une équipe vers le haut. Alors pourquoi pas toute une délégation?
Le hic. C’est peut-être son côté timide, mais le Montpelliérain ne s’est pas officiellement déclaré. A 27 ans, il a aussi le défaut d’être la locomotive d’un sport déjà honoré il y a huit ans avec Jackson Richardson.
Mais aussi… Amélie Cazé, Lucie Decosse, Yoann Diniz, Gévrise Emane, Steeve Guénot, Renaud Lavillenie, Camille Lacourt, Christophe Lemaître, Laure Manaudou, Jo-Wilfried Tsonga…