Lana Del Rey: Diva capricieuse ou jeune star martyrisée?
MUSIQUE•Lana Del Rey aurait annulé des interviews avec des médias français par caprice...Benjamin Chapon
Certains la disent fausse, manipulatrice et vénale. Et pire que tout: elle annulerait des interviews. Depuis son passage lundi au Grand Journal, sur Canal+, Lana Del Rey est affligée de toutes les tares. La jeune chanteuse, dont les clips apparemment faits maison avaient agité le Net musical il y a quelques mois, était cette semaine en promo en France pour la sortie de son premier album, «Born to Die».
Selon plusieurs médias, une question dérangeante (et coupée au montage) sur un éventuel plagiat aurait fâché Lana Del Rey, qui aurait aussitôt décidé d’annuler toutes les interviews prévues le lendemain. Or, c’est précisément ce jour-là que 20 Minutes a pu interviewer une Lana Del Rey souriante et disponible.
Une promo «à l’américaine»
«Le management a décidé d’annuler les interviews filmées prévues le mardi, confirmait mercredi la maison de disques française de Lana Del Rey. On ne comprend pas trop l’emballement autour de ça. Les plannings des artistes internationaux sont soumis à des modifications, c’est normal. » Normal, peut-être pas, mais habituel, en effet.
Une promo «à l’américaine»
«Le management a décidé d’annuler les interviews filmées prévues le mardi, confirmait mercredi la maison de disques française de Lana Del Rey. On ne comprend pas trop l’emballement autour de ça. Les plannings des artistes internationaux sont soumis à des modifications, c’est normal. » Normal, peut-être pas, mais habituel, en effet.
Rihanna, lors de sa première venue en France, a annulé toute une journée de promo parce qu’elle avait «passée une mauvaise nuit.» Même chose pour P.Diddy, 50 Cent et la plupart des stars de rap américain qui décommandent assez systématiquement des interviews au dernier moment. Sans compter Madonna, Britney Spears ou Beyoncé qui ne donnent tout simplement pas d’interviews à la presse étrangère.
«Les américains, en promo, ce sont de vrais chiens, raconte un directeur promo d’EMI. Quand ils arrivent, ils tapent le nom de leur artiste sur Google actu France et s’il n’y est pas fait mention de son passage télé programmé, ils annulent, au prétexte qu’il n’y a pas assez de buzz et que ça ne sert à rien.» Et quand l’entourage d’un artiste fait annuler une interview, l’excuse donnée aux journalistes n’est jamais: «Votre titre n’a pas assez d’audience et d’impact.» Pour ne pas les vexer, les attachés de presse préfèrent dire que l’artiste se sent mal ou a fait un caprice.
Il faut sauver le bon petit soldat Lana
Peut-être les médias éconduits mardi par Lana Del Rey ont-ils cru que la chanteuse avait pris la mouche de s’être fait prendre en flagrant délit de plagiat par la télé française. «C’est absurde, explique un manager de la chanteuse. Nous étions au courant de cette stupide histoire de plagiat mais dans ce cas-là, nos avocats nous conseillent de ne pas commenter. Lana a suivi ces instructions. La séquence ne devait pas avoir d’intérêt.»
Il faut sauver le bon petit soldat Lana
Peut-être les médias éconduits mardi par Lana Del Rey ont-ils cru que la chanteuse avait pris la mouche de s’être fait prendre en flagrant délit de plagiat par la télé française. «C’est absurde, explique un manager de la chanteuse. Nous étions au courant de cette stupide histoire de plagiat mais dans ce cas-là, nos avocats nous conseillent de ne pas commenter. Lana a suivi ces instructions. La séquence ne devait pas avoir d’intérêt.»
La chanteuse, échaudée par des critiques, aurait-elle pu annuler des interviews? « Lana Del Rey a signé son contrat alors qu’elle était complètement inconnue, ça m’étonnerait beaucoup qu’elle ait le droit de refuser telle ou telle interview, explique un manager français. On lui dit de faire tant d’interviews, elle les fait. Point.»
L’image qui passe mal à l’image
Lana Del Rey a donc rencontré beaucoup de journalistes français. Un peu gêné, le responsable promo américain de Lana Del Rey nous avouait, avant notre interview: «Lana n’est pas très à l’aise devant les caméras, et pour les lives filmés. Elle surjoue un peu, elle minaude et ça agace les gens.» Voilà sans doute pourquoi les Américains ont décidé d’annuler les interviews filmées, dont celle du Nouvel Observateur, et non les entretiens pour la presse écrite.
En interview, Lana Del Rey est, en effet, assez mal l’aise. Elle peut devenir vaniteuse quand elle se sent agressée: «Mon album est juste parfait.» Et retourne la question au journaliste pour se justifier: «Et vous, vous étiez un journaliste parfait à 25 ans?» Rien que de très normal pour une jeune artiste soumise à la pression d’une sortie internationale prioritaire pour sa maison de disques. «Lana a été formidable, très disponible, vantait Ed Millet, son attaché de presse chez Interscope. Elle apprécie de rencontrer des journalistes, et elle demande la traduction de tous les articles.» Une attitude un peu maso quand on sait la haine que sa personne suscite. «Je ne sais pas pourquoi je fais ça, nous confiait la chanteuse. Je ne peux pas m’empêcher de lire toutes ces choses. Heureusement, il y a quand même des articles positifs.» Au lendemain matin de son passage au Grand Journal de Canal +, elle se disait plutôt ravie. «Je vais à toutes ces interviews avec l’espoir de pouvoir parler de ma musique. Mais on me pose toujours les mêmes questions sur l’authenticité de ma démarche et de mes lèvres… C’est un peu lassant mais c’est comme ça.»
Pourquoi tant de haine?
La plupart des stars américaines, y compris les plus jeunes, interdisent au préalable aux journalistes d’aborder certains sujets. Lana Del Rey ne l’a pas fait. Comme la plupart des artistes anglo-saxons à succès, Lilly Allen ou Adele, dès leurs débuts, exigeaient que leurs attachés de presse soient présents pendant les interviews pour décourager les journalistes de poser des questions gênantes. Lana Del Rey au contraire demande à être seule avec le journaliste. Kitty Empire, du Guardian explique: «Personne ne la défend ouvertement parce que toute la blogosphère musicale est contre elle. Mais dans le fond, chacun sait que ce Lana Bashing est grotesquement violent. Certains fans de sa musique se sont sentis trahis parce qu’ils avaient l’impression d’avoir fait une découverte merveilleuse il y a quelques mois et que l’artiste indépendante et mystérieuse s’est transformée en star mainstream. Eux pensent qu’il y a eu tromperie. Il y a seulement eu incompréhension.»
Pourquoi tant de haine?
La plupart des stars américaines, y compris les plus jeunes, interdisent au préalable aux journalistes d’aborder certains sujets. Lana Del Rey ne l’a pas fait. Comme la plupart des artistes anglo-saxons à succès, Lilly Allen ou Adele, dès leurs débuts, exigeaient que leurs attachés de presse soient présents pendant les interviews pour décourager les journalistes de poser des questions gênantes. Lana Del Rey au contraire demande à être seule avec le journaliste. Kitty Empire, du Guardian explique: «Personne ne la défend ouvertement parce que toute la blogosphère musicale est contre elle. Mais dans le fond, chacun sait que ce Lana Bashing est grotesquement violent. Certains fans de sa musique se sont sentis trahis parce qu’ils avaient l’impression d’avoir fait une découverte merveilleuse il y a quelques mois et que l’artiste indépendante et mystérieuse s’est transformée en star mainstream. Eux pensent qu’il y a eu tromperie. Il y a seulement eu incompréhension.»