ENERGIEPour les anti-nucléaire, le mythe de l'atome bon marché est brisé

Pour les anti-nucléaire, le mythe de l'atome bon marché est brisé

ENERGIELe rapport rendu mardi par la Cour des comptes sur les coûts de la filière nucléaire semble satisfaire les opposants à l'atome...
A.C. avec Reuters

A.C. avec Reuters

Le rapport de la Cour des comptes publié mardi brise le dogme du «nucléaire pas cher» et balaie les vertus supposées de l'atome, estiment des écologistes, centristes et membres de la gauche radicale. L'étude souligne que prolonger la durée de vie des centrales nucléaires au-delà de quarante ans semble inévitable sauf à accepter des investissements difficilement réalisables ou une baisse de la consommation d'électricité.

Un «verdict sans appel» pour l’EPR

Pour l'Observatoire du nucléaire, un organisme indépendant, cette étude marque «la fin de cinquante ans de mensonges» des promoteurs de l'atome «qui n'ont cessé de prétendre que l'électricité d'origine nucléaire était de loin la moins chère.» «Ce rapport fera date car il confirme le coût faramineux du nucléaire futur», souligne l'adjoint au maire écologiste de Paris, Denis Baupin, sur son blog. «Qu'on choisisse de prolonger la durée de vie des réacteurs existants (en les sécurisant et en tentant de les faire tenir dix ou vingt ans de plus), ou que l'on choisisse de construire des réacteurs de nouvelle génération EPR pour les remplacer, le coût du kWh produit sera près de deux fois plus élevé que le prix artificiel actuel», ajoute-t-il.

Greenpeace estime pour sa part que le «verdict» de la Cour des comptes «est sans appel pour l'EPR», puisque le mégawattheure produit par Flamanville «coûtera entre 70 et 90 euros, soit aussi cher que l'éolien terrestre.» «De quoi sérieusement compromettre l'avenir de ce type de réacteurs», dit l'organisation dans un communiqué.

«Le nucléaire coûte cher et cela ne risque pas de s'arranger»

Jean-Luc Bennahmias, vice-président du MoDem de François Bayrou, estime lui aussi que le rapport de la Cour des comptes «vient ouvrir une nouvelle brèche dans l'argumentaire du gouvernement et des opérateurs.» «Le nucléaire coûte cher - les investissements déjà réalisés sont de l'ordre de 228 milliards d'euros - et cela ne risque pas de s'arranger», écrit-il. Il souligne que la Cour des comptes «fait état des incertitudes qui règnent quant au chiffrage des investissements et opérations futures.» «Combien coûte le démantèlement? A combien s'élève la gestion des déchets radioactifs ? Ou encore, à combien reviendra la prolongation de la durée de vie des centrales?», demande-t-il.

Pour le Parti de gauche, tous ces éléments sont «autant d'arguments à prendre en compte pour le grand débat citoyen» que le Front de Gauche et son candidat à la présidentielle, Jean Luc Mélenchon, appellent instamment sur la politique énergétique de la France.