Banier arrêté hier à Paris

Banier arrêté hier à Paris

Justice Le photographe est toujours soupçonné « d'abus de faiblesse »
Vincent Vantighem

Vincent Vantighem

«Ces dons viennent d'une femme totalement lucide », confiait François-Marie Banier au quotidien Le Monde en décembre 2009. Deux ans plus tard, la justice n'en semble toujours pas convaincue. Le photographe a été arrêté, hier, en compagnie de son compagnon Martin d'Orgeval. L'interpellation s'est déroulée vers 6 h du matin dans leur hôtel particulier du 6e arrondissement de Paris. Selon Le Point, qui a révélé l'information, les policiers étaient porteurs d'un mandat d'amener délivré par le juge d'instruction bordelais Jean-Michel Gentil, qui enquête sur des faits « d'abus de faiblesse » au préjudice de Liliane Bettencourt.

Assurances-vie, œuvres d'art
et appartements
Elément déclencheur de « l'affaire » Bettencourt, François-Marie Banier n'a jamais caché qu'il avait touché des « dons » de la part de l'héritière de l'empire L'Oréal. Visé il y a un an par l'accord de réconciliation entre Liliane Bettencourt et sa fille Françoise Meyers, le photographe avait dû renoncer à l'époque au bénéfice de deux assurances-vie dotées de 700 millions d'euros environ. En revanche, il avait pu garder le reste des donations – œuvres d'art, appartements… – dont le montant avoisinerait les 300 millions d'euros. Ces transactions étant actées noir sur blanc dans l'accord, le clan Meyers ayant renoncé à poursuivre le photographe pour « abus de faiblesse ». C'est finalement la justice elle-même qui a décidé de relancer la procédure après avoir pris connaissance, en septembre, de l'expertise médicale de Liliane Bettencourt. Les médecins estiment qu'elle souffre de « démence mixte » depuis septembre 2006. Le juge Jean-Michel Gentil veut donc vérifier désormais si François-Marie Banier a touché des dons à partir de cette date. « C'est quelqu'un qui veut toujours plus, toujours plus gros », confiait Liliane Bettencourt elle-même à Paris Match il y a un an. Quant à François-Marie Banier, il a toujours dit qu'il sera « très serein s'il y a un procès ».

Bettencourt conteste sa mise sous tutelle

Hasard du calendrier, c'est justement demain que la cour d'appel de Versailles doit examiner le recours déposé par Liliane Bettencourt. A 89 ans, elle conteste sa mise sous tutelle et demande à bénéficier du statut de curatelle renforcée. Ce régime moins contraignant lui permettrait de conserver un droit de regard sur ses affaires. C'est sa fille, Françoise, et ses deux petits-fils qui ont été désignés tuteurs légaux.