Deux semaines de négociations et des prolongations nocturnes pour aboutir à un accord «a minima»: les 200 délégations qui participaient à la conférence internationale sur le réchauffement climatique à Durban sont finalement parvenues, dimanche, à un accord qui ne satisfait pas les associations écologistes mais semble être le seul compromis possible pour le moment. Alors que les Etats-Unis et le Canada refusent toujours de se soumettre à des objectifs contraignants de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre, que les pays émergents (Inde, Brésil, Chine) continuent à plaider pour leur développement économique avant la prise en compte de l’environnement, et que la voix de l’Europe est affaiblie par la crise économique, le sommet de Durban a finalement remis à plus tard des questions cruciales pour limiter le réchauffement climatique. 20minutes fait le point sur le contenu de l’accord signé dimanche.

Le protocole de Kyoto est prolongé…

C’était l’enjeu majeur de Durban: le protocole de Kyoto, qui impose aux pays l’ayant ratifié de limiter leurs émissions de gaz à effet de serre, sera prolongé. Sa première phase d'engagement expire fin 2012, mais les mécanismes de marché qu’il a mis en place (les échanges de crédits carbone et la soumission des industriels à des quotas) continueront à vivre après le 1er janvier 2013, jusqu'à la fin 2017.

…Mais pourrait être remplacé ou renforcé d’ici à 2020

Les délégués se sont mis d'accord pour entamer des négociations sur un nouveau système contraignant de réduction d'émissions de gaz à effet de serre. Ce système devra être décidé d'ici à 2015, pour entrer en vigueur d'ici à 2020. Il s’agira d’un «nouveau protocole, un autre instrument juridique ou une solution concertée ayant une force légale qui sera appliqué par toutes les parties de la Convention sur le climat des Nations unies». La nature exacte de cet instrument juridique n'a pas encore été arrêtée.

Les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre n’ont pas été revus

Un nouveau protocole mais pas encore de nouvelles ambitions: alors qu’il a été démontré que les engagements pris par les Etats pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre sont insuffisants pour limiter le réchauffement climatique à +2°C, comme il avait été convenu à Copenhague, aucune baisse des objectifs d’émissions n’a été entérinée. Un «plan de travail» va être lancé pour «étudier les options» permettant de contenir le réchauffement en dessous du seuil des 2°C… s’il n’est pas déjà trop tard.

Création d’un fonds vert pour le climat

Les négociateurs se sont mis d'accord sur la mise en place du Fonds vert pour le climat destiné à aider financièrement les pays en développement dans leur action contre le changement climatique et ses effets. Ce fonds contribuera d'ici à 2020 à la mobilisation des 100 milliards de dollars par an promis par les pays développés pour aider les pays en développement. Problème: on ne sait pas encore d’où viendra cet argent…