Péguy Luyindula: «Zoumana Camara sera content de m'emmener en voiture à l'entraînement»
INTERVIEW•L'attaquant du PSG est de nouveau autorisé à intégrer le groupe professionnel à partir de vendredi...Propos recueillis par Romain Scotto
Après plus de cent jours de bras de fer avec la direction de son club, Péguy Luyindula a finalement été réhabilité par la Ligue dans ses droits de joueur professionnel. L’attaquant du PSG demandait juste à s’entraîner avec le groupe pro, lui qui était contraint de partager le quotidien des joueurs de la CFA. Dès vendredi matin, il retrouvera donc le chemin du camp des Loges, dans la voiture de son ami et voisin Zoumana Camara, où il recroisera Antoine Kombouaré. Un entraîneur à qui il n’a plus parlé depuis le 2 aout dernier…
Comment accueillez-vous cette décision de la commission juridique de la Ligue?
Je suis surtout content de pouvoir retrouver mes coéquipiers et pouvoir m’entraîner dans des conditions qui me conviennent. Je ne sais pas si on peut parler de victoire… Je reprends l’entraînement vendredi, comme je l’ai fait depuis toujours avec Zoumana Camara qui habite près de chez moi. Je pense qu’il sera content de me reprendre dans sa voiture.
Le club vous a-t-il proposé une séparation à l’amiable avant d’en arriver là?
Non, il ne m’a rien proposé. C’était déjà compliqué d’avoir une réponse par rapport à la question simple que je posais. Je ne comprenais pas cette mise à l’écart. J’ai demandé cela il y a trois mois au club. La réponse intervient aujourd’hui. Vendredi j’irai m’entraîner et je dirai bonjour à tout le monde en personne polie que je suis.
Depuis quand n’avez-vous pas parlé à Antoine Kombouaré?
Depuis le 2 août. Je suis conscient que ça peut paraître bizarre. Je ne peux pas me mettre à la place des gens qui sont en face de moi. Je compte m’entraîner parce que c’est mon droit. Il peut ne jamais me faire jouer. Mais il peut me faire jouer. Ce sont ses choix d’entraîneur.
Serez-vous vraiment à l’aise dans ce groupe où personne ne vous a soutenu publiquement?
La vraie question est de savoir si je suis bien en ce moment là où je suis, c’est à dire avec des joueurs de 17 ans en CFA. Non, je ne suis pas bien. Mais je n’ai pas de crainte à l’idée de retrouver ce vestiaire. Je serai bien avec des gens que je côtoie en dehors de l’entraînement.
Envisagez-vous déjà un départ au mercato?
Mon objectif est de retrouver un lieu d’entraînement conforme à mon statut de joueur professionnel. Beaucoup de joueurs ne jouent pas parce que leurs entraîneurs ne veulent pas les faire jouer. Je peux faire partie de cette catégorie. Je ne suis pas en train de parler de mercato. On aura le temps d’en parler le 1er janvier. Là, je suis réintégré et je vais m’entraîner.
Etes-vous déçu par rapport au club?
Non… La vraie question qui me hantait était de savoir pourquoi on se comporte comme ça aujourd’hui alors qu’en janvier je voulais quitter le club. On m’a dit non, on a encore besoin de toi, pour, quatre mois plus tard, arriver dans cette situation. Je n’ai pas de réponse, mais pas de haine ni d’amertume non plus.
L’arrivée d’un entraîneur italien pourrait-elle changer la donne pour vous?
(ironique) Je ne vois pas de quoi vous voulez parler. Je l’ai bien fait? (rires)
Avez-vous reçu des messages de soutien de vos coéquipiers après la décision?
Non. Mais je les ai vus de loin au Camp des Loges tout à l’heure (jeudi après-midi). On s’est fait des coucous.