ENERGIEPour les professionnels de l'éolien, le rythme du Grenelle ne sera pas tenu

Pour les professionnels de l'éolien, le rythme du Grenelle ne sera pas tenu

ENERGIEA la veille du colloque national sur l'éolien à Dijon, le président du Syndicat des énergies renouvelables met en garde sur les obstacles qui pourraient remettre en cause les objectifs du Grenelle...
© 2011 AFP

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«On ne tiendra pas le rythme du Grenelle» sur l'éolien, a mis en garde lundi Jean-Louis Bal, président du Syndicat des énergies renouvelables (SER), à la veille d'un colloque sur le sujet à Dijon. «Pour l'éolien terrestre, on en est à une puissance installée de 1.100 MW par an, alors qu'il faudrait être à 1.400 par an pour atteindre 19.000 MW en 2020, objectif du Grenelle», a-t-il indiqué. «Des retards sont pris dans l'élaboration des schémas régionaux qui gèlent la création de nouvelles éoliennes», a-t-il déploré.

Huit ans avant que les éoliennes tournent

Jean-Louis Bal a souligné aussi l'impact des obligations qui s'imposent, progressivement: après le permis de construire, la création des «zones de développement de l'éolien» (ZDE) en 2005, la création du volet éolien des schémas régionaux climat/air/énergie en 2009, enfin, tout récemment, l'inclusion des éoliennes dans les «Installations classées pour la protection de l'environnement» (ICPE). «Soit quatre opportunités de poser des recours», a-t-il indiqué, relevant que «35% des projets font l'objet de recours» et que «80% des recours n'aboutissent pas». De ce fait, «entre le moment où on identifie un site et où on peut faire tourner les éoliennes, il se passe en moyenne 8 ans, soit deux fois plus que la moyenne européenne».

Pour lui, il y a des «redondances» entre schémas régionaux et ZDE, et entre permis de construire et ICPE. Il s'étonne que le «comité de suivi sur les énergies renouvelables», prévu, sous l'autorité du Conseil supérieur de l'énergie, par la loi Grenelle 2, n'ait toujours pas été mis en place. Jean-Louis Bal s'attend à «un gros débat» sur l'énergie après les élections, et une «remise à plat», quelle que soit la majorité au pouvoir. Le SER doit publier fin novembre un livre blanc des énergies renouvelables, où il demandera une «levée des freins» et une simplification du régime réglementaire.