COUPE DU MONDERugby: Les Bleus de Marc Lièvremont, une équipe de Top 14 comme les autres

Rugby: Les Bleus de Marc Lièvremont, une équipe de Top 14 comme les autres

COUPE DU MONDELe sélectionneur a dû se résoudre à voir ses Bleus pratiquer le rugby qu'ils maîtrisent le mieux, celui du championnat de France. Pour l'instant le résultat est là, mais la manière moins...
Marc Lièvremont félicite Pascal Papé après la victoire face au pays de Galles, le 15 octobre 2011 à Auckland.
Marc Lièvremont félicite Pascal Papé après la victoire face au pays de Galles, le 15 octobre 2011 à Auckland. - F.Fife / AFP
Alexandre Pedro à Auckland

Alexandre Pedro à Auckland

De notre envoyé spécial en Nouvelle-Zélande,

Marc Lièvremont aurait pu mourir avec ses idées, il a préféré adopter celle de son adversaire. Ce championnat de France de gagne-petit, selon lui, où faire perdre l’adversaire serait la meilleure façon de gagner. «Le Top 14 ne prépare absolument pas nos joueurs pour l'intensité des matches internationaux», déplorait le sélectionneur en mars 2009 le lendemain d’une fessé déculottée à Twickenham contre l’Angleterre.

Comme un décalage

Ce refrain entendu et rabâché pendant près de trois ans et demi paraît aujourd’hui anachronique. Si elle est à 80 minutes de déniaiser le rugby français en Coupe du monde, cette bande «de sale gosses égoïstes» gagne comme on le lui a appris tout au long de la saison, dans ce championnat que Lièvremont, l’amoureux transis du Super 15, regarde seulement à des fins professionnelles.

Faire avec les moyens du bord et du moment, Thomas Lombard ne préconisait pas d’autre remède avant le quart de finale face à l’Angleterre. «Si vous me dites qu’on peut battre les Anglais avec un rugby estampillé Top 14, je dis oui bien sûr», expliquait à 20Minutes l’ancien international. Au nom «du décalage entre le jeu rêvé par Marc Lièvremont et celui d’un championnat très fermé», le consultant Canal + en appelait comme quelques autres à un rugby qui regarderait plus vers Biarritz ou Castres qu’en direction d’Auckland ou Sydney.

«Le rugby français c’est celui-là».

Les joueurs aussi. La défaite face aux Tonga a balayé leurs dernières illusions et sonnée l’heure du retour aux basiques comme le formalise alors le demi de mêlée Dimitri Yachvili. «On a arrêté de se prendre la tête avec ces histoires de système de jeu pour revenir à des choses simples et qu’on maîtrise.» Traduisez: une grosse défense, une bonne conquête, un buteur efficace et des gros coups de pompes pour occuper le terrain. Voilà le menu du jour proposé par les Bleus désormais. Les Gallois tout juste éliminés par plus réalistes et malins qu’eux, le même Yachvili confirme et signe: «Le rugby français c’est celui-là».

Et tant pis pour le Marc Lièvremont de 2008, celui d’octobre 2011 assume ce qui ressemble à un revirement, puis menace: «Si on doit être champions du monde en produisant le même rugby, on sera champions du monde avec le même rugby.» La parenthèse bleue refermée, l’ancien entraîneur de Dax en Pro D2 a déjà le discours et les résultats pour exercer un échelon au-dessus. En Top 14.