Après New York, l’affaire DSK se joue désormais à Sarcelles autour de Marie-Victorine, l’ancienne liaison présumée de Dominique Strauss-Kahn qui s’est révélée médiatiquement fin juillet. Youri Mazou-Sacko, adjoint au maire de la ville du Val-d’Oise et visé par une plainte pour tentative de subornation de témoin, envisage de porter plainte à son tour pour dénonciation calomnieuse, rapporte Le Parisien ce vendredi.

L’élu socialiste précise néanmoins que sa plainte ne va pas explicitement à l’encontre André M’Bissa, le père de Marie-Victorine, qui l’accuse pourtant d’avoir voulu réduire sa fille au silence. Youri Mazou-Sacko explique au quotidien que les deux hommes sont proches et en réalité «victimes collatérales d’une manipulation».

Cinq millions d’euros pour se taire

L’adjoint au maire raconte qu’il a rencontré André M’Bissa plusieurs fois à Sarcelles au début du mois d’août après les révélations de Marie-Victorine. Ce dernier, ancien militant PS passé à l’UMP, «en veut amèrement à François Pupponi (le maire PS de Sarcelles) et à Dominique Strauss-Kahn». Mis sous pression par les avocats de Nafissatou Diallo, il a alors réclamé «le pavillon que la justice lui avait saisi, un logement neuf et cinq millions d’euros à DSK».

Trouvant la demande «grotesque», Youri Mazou-Sacko a coupé court à toute discussion supplémentaire. Quelques jours plus tard, il était convoqué à la PJ (police judiciaire) de Versailles au sujet de la plainte pour tentative de subornation de témoin.

Dans une interview au Parisien samedi dernier, André M’Bissa a bien rapporté les mêmes rencontres, mais pas exactement le même contenu de conversations. Il a indiqué que s’il avait exigé les cinq millions d’euros, c’était parce que Youri Mazou-Sacko lui avait demandé ce qu’il voulait «pour faire taire (sa) fille».

«Quinze ans qu’il nous tient pour responsable de son malheur»

Contacté par 20Minutes, François Pupponi appuie les propos de son adjoint, qui n’a «jamais été mandaté par personne», lui apportant «toute sa confiance». D’après le maire de Sarcelles, André M’Bissa, contre lequel il n’a «aucun ressenti», vit dans des conditions sociales «extrêmement difficiles».

«Il faut prendre sa version avec prudence. Cela fait quinze ans qu’il tient Dominique Strauss-Kahn et moi pour responsable de son malheur, la perte de son pavillon, et c’est pour cela qu’il s’est présenté contre nous aux élections municipales de 2008», précise l’élu socialiste. Ce dernier attend désormais «sereinement» les suites de l’enquête, s’interrogeant, comme son adjoint, sur «qui a intérêt à tirer les ficelles» de ce nouvel épisode judiciaire de l’affaire DSK.