BIODIVERSITETrafic d'animaux en Equateur: les associations locales se mobilisent pour sauver les singes

Trafic d'animaux en Equateur: les associations locales se mobilisent pour sauver les singes

BIODIVERSITENotre globe-trotter d'Un an pour la planète a rencontré les associations équatoriennes qui luttent contre le trafic d'animaux...
Nicolas Goursot - Un an pour la planète

Nicolas Goursot - Un an pour la planète

En ce samedi après-midi à Quito, les Equatoriens attablés aux terrasses profitent du soleil. Dans ce pays à la démocratie fragile et doté d’une nature pittoresque sans cesse menacée, l’indifférence règne en apparence. Heureusement, certaines associations veillent encore.

L’occupation des terres, seul rempart contre l’érosion forestière la plus forte d’Amérique du Sud

Ingénieur français expatrié en Equateur en 1995, William Wadoux, s’est rapidement pris de passion pour la forêt amazonienne. Après avoir mené plusieurs projets associatifs pour défendre la culture des indigènes et la forêt primaire, il cofonde l’association Latitud Sur dont il prend la présidence en 2008. Aujourd’hui, cette association travaille sur quatre axes dont la protection de la forêt primaire et le développement de l’agroforesterie. Mais malgré ses efforts et l’élection de Rafael Correa en 2007, un président très concerné par le développement durable, l’Equateur détient toujours le record du taux de déforestation. «Et tout le monde s’en fout», concède William.

Sous la pression de sa dette envers les pays occidentaux, ce petit pays des Andes est contraint de vendre les minerais et le pétrole de son sous-sol, principale menace actuelle pour la forêt. Face à cela, la stratégie de Latitud Sur consiste à aider les indiens à légaliser au plus vite leurs territoires, de manière à ce qu’ils se défendent en intégrant les négociations des futures exploitations, mais aussi à occuper ces terres pour éviter la contrebande du bois dans ces forêts.

Le trafic d’animaux, l’autre source de détérioration de la biodiversité

Pourtant symbole de la biodiversité de ce monde, l’Equateur a plus que doublé son nombre d’espèces menacées depuis 2001 et pointe à la deuxième position pour les mammifères en danger. Le trafic d’animaux, le plus lucratif au monde après les armes et la drogue, gangrène la diversité vivante de ce pays. Pas étonnant donc qu’Yvan Bouvier, Suisse d’origine, passionné par les animaux et fasciné par la beauté de l’Equateur, se soit investi dans le sauvetage d’animaux, souvent orphelins de cette traite.

Son association Paseo de los monos détient aujourd’hui un refuge qui permet à ces espèces protégées d’y être accueillies. Mais la place est limitée et le phénomène grandissant. En effet, le simple statut «en voie de disparition» d’une espèce a pour effet pervers de faire grimper les prix sur le marché noir, d’augmenter la pression sur le groupe et de rendre rentable un transport où aujourd’hui 90% des animaux meurent à cause de contrôles en douane toujours plus sévères. Les autres sont souvent mutilés involontairement par leurs propriétaires novices: Yvan en tient pour preuve Katia, un petit singe laineux aux os déformés car trop longtemps resté à l’abri de la lumière pendant sa croissance.

Une entreprise pour le sauvetage de la biodiversité

Yvan et William ne savent plus très bien quand ils se sont rencontrés, mais ils se souviennent chacun que leur collaboration leur a paru évidente. Yvan recherchait un espace dans lequel il pourrait réhabiliter ses protégés à la vie sauvage et William cherchait à occuper une parcelle de forêt primaire pour la protéger des abattages illégaux. Une synergie qui a du bon pour récolter des fonds et assurer la pérennité du projet. La tâche reste cependant ardue: bâtir un des premiers centres de réhabilitation et pré-libération d’animaux sauvage en Amérique du sud relève de l’exploit. Mais entre bois et animaux, espérons, avec votre aide peut-être, que le bon sens trouvera sa place dans ce trafic!

Retrouvez l’article complet sur le site de l’association un an pour la Planète