XV de France: Philippe Saint-André, une touche anglaise pour les Bleus
RUGBY•Officialisé comme sélectionneur de l'équipe de France mardi, «PSA» apportera son expérience britannique chez les Bleus...A.M. et A.P.
«Goret: nom masculin singulier. Jeune porc, mammifère au museau terminé par un groin, de la famille des suidés.» Allez chercher dans le dictionnaire le surnom de Philippe Saint-André, qui vient d’être officialisé à la tête de l’équipe de France de rugby, n’est pas d’une grande aide. «Le goret», c’est bien le sobriquet de celui qui prendra en main les Bleus à partir de décembre prochain. A 44 ans, ce vilain pseudo lui colle à la peau, autant pour sa physionomie trapue quand il était joueur (68 sélections en équipe de France), que pour son caractère parfois éruptif sur les bancs des coachs.
Le voilà donc dans la place. Enfin presque, puisqu’il restera patron du rugby à Toulon encore quelques semaines. C’est là, depuis deux ans, qu’il tente d’appliquer son management, celui qu’il a testé en Angleterre, à Gloucester et Sale, avec une expérience intercalée à Bourgoin. «Philippe arrive avec une formation à l’anglo-saxonne. J’espère que cette touche anglaise va lui permettre d’amener l’équipe de France vers la victoire. A Toulon, on voit qu’il a essayé de mettre en place un spécialiste sur chaque tâche précise», décrypte l’ancien international Serge Betsen.
Abdel Benazzi: «Il a été l’Arsène Wenger du rugby»
Hanté par un sentiment d’admiration-répulsion pour la Perfide Albion, le rugby français a donc franchi le Rubicon. Parce que «PSA» est imbibé par l’Angleterre. Et inversement. Là-bas, «il a laissé une trace indélébile, il a été l’Arsène Wenger du rugby à Gloucester puis à Sale. Sa force est de connaître le monde anglo-saxon. Il a tout pour réussir à condition d’être bien entouré», suggère son ancien coéquipier en équipe de France, Abdel Benazzi.
Bien entouré dans son staff, mais aussi dans son effectif, même si sa politique du «all-star du Var» s’est avérée moyennement payante la saison passée, où Toulon ne s’est pas qualifié pour les phases finales. «Un entraîneur peut avoir beaucoup de qualités mais il faut d’abord voir celles de son groupe. Après la Coupe du monde, toute une génération de joueurs va passer la main. Est-ce que la génération qui va arriver sera au niveau? Je ne sais pas. Tu peux avoir des idées, mais si les joueurs ne suivent pas… J’espère juste qu’il gardera une identité de jeu française», souhaite Christophe «Titou» Lamaison, ancien n°10 des Bleus. Le problème, pour Saint-André comme pour tout le monde, c’est qu’on ne sait pas vraiment ce que ça veut dire «identité à la française».