ENQUÊTEMassacre en Norvège: Pas d'arrestation après une opération de police

Massacre en Norvège: Pas d'arrestation après une opération de police

ENQUÊTEe militant d'extrême affirme avoir agi seul, selon la police...
M.P. avec Reuters

M.P. avec Reuters

L’enquête sur la fusillade et l’explosion à Oslo qui a fait au moins 92 morts vendredi avance à petit pas. La police norvégienne a relâché dimanche après-midi les personnes arrêtées un peu plus tôt lors d'une opération de police dans le nord-est de la capitale. Elles ne sont pas en lien avec la double attaque de vendredi et aucun explosif n'a été retrouvé sur place, indique la police.

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Les enquêteurs vérifiaient les dires du principal suspect, Anders Behring Breivik, qui assure avoir agi seul. «Il a reconnu les faits, l'attentat à la bombe comme la fusillade, même s'il ne reconnaît pas de culpabilité criminelle. Il dit qu'il était seul mais la police doit vérifier tout ce qu'il dit», avait expliqué un peu plus tôt dimanche matin Sveinung Sponheim, un des directeurs de la police norvégienne, lors d'une conférence de presse. Des rescapés du massacre d'Utoya ont en effet déclaré que des balles provenaient d'au moins deux directions.

Anders Behring Breivik doit être présenté devant un juge dès lundi matin, selon la police norvégienne. Le magistrat devra alors se prononcer pour un placement en détention provisoire.

«Des actes cruels mais nécessaires»

Anders Behring Breiviki «reconnaît les faits», a déclaré son avocat Geir Lippestad samedi soir à la télévision norvégienne NRK. «Il a dit être convaincu que ses actes étaient cruels, mais que dans sa tête, ils étaient nécessaires», a-t-il ajouté. L’avocat a précisé que les attaques avaient «vraisemblablement été planifiées sur une longue période». Depuis l’automne 2009 au moins, si l’on en croit un mémoire de 1.500 pages qu'il a publié sur Internet avant les faits (texte en Anglais).

Dans ce document, appelé «2083, une déclaration d'indépendance européenne», le suspect dit vouloir user «du terrorisme comme moyen d'éveiller les masses». Il s'attend aussi à être perçu comme «le plus grand monstre depuis la Seconde guerre mondiale», tout en expliquant comment fabriquer une bombe.

Un carnage d'une heure et demie

Le carnage sur l'île a duré une heure et demie, pendant laquelle 85 personnes au moins ont perdu la vie, tombées sous les balles du tireur, décrit comme froid et méthodique, ou mortes en tentant de fuir dans les eaux du lac. «Le temps de réponse a été rapide, dès que nous avons reçu le message. Il y a eu des problèmes de transport pour gagner l'île», a déclaré Sveinung Sponheim pour justifier le délai d'intervention des forces de police.

L’avocat Geir Lippestad a indiqué que son client souhaitait s'expliquer devant la justice lors d'une audience programmée lundi pour décider de son maintien en détention. Le nombre total de décès pourrait s'alourdir à 98 car cinq à six personnes restent portées disparues, a indiqué la police.

Hommage à Oslo

Des rescapés de la tuerie et des proches des victimes ont prévu d'organiser une procession dimanche à Sundvollen, sur les rives du lac Tyrifjord où se trouve l'île d'Utoya. Le roi Harald de Norvège, qui s'est rendu samedi à Sundvollen accompagné de la reine, doit assister à une messe en la cathédrale d'Oslo, à quelques centaines de mètres de l'attentat qui a soufflé les vitres des bureaux du Premier ministre Jens Stoltenberg, absent au moment de l'explosion.

Une centaine de personnes se sont rassemblées solennellement dimanche aux premières heures pour une veillée funèbre devant la principale église de la capitale, déposant des fleurs et allumant des cierges. Le quartier des ministères reste bouclé par des militaires en tenue de combat.

En «croisade» contre l'Islam

«Nous sommes tous en deuil, tout le monde a peur», a déclaré Imran Shah, un chauffeur de taxi norvégien d'ascendance pakistanaise, rappelant que des islamistes avaient d'abord été soupçonnés d'avoir perpétré les attaques. L'avocat de l'auteur présumé des meurtres ne s'est pas avancé sur les mobiles possibles de son client.

Grand, blond, proche de l'extrême droite et fondamentaliste chrétien, membre d'un club de tir, franc-maçon et ancien adhérent d'un parti populiste, le Parti du Progrès, Anders Behring Breivik disait détester les «marxistes culturels» et voulait partir en «croisade» contre l'islam, montrent des documents consultés sur internet. «Avant de commencer notre croisade, nous devons faire notre devoir en décimant le marxisme culturel», peut-on lire dans le texte accompagnant une vidéo baptisée «Templiers 2083» et postée le 22 juillet, jour des attaques, sur le site YouTube.

Voir la vidéo:

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