Happening étrange lundi soir à la Tate Modern de Londres: le musée s’est transformé pendant quelques minutes en une église dans laquelle le révérend Billy et son église de «l’Earthalujah» ont exorcisé le lieu de «l’esprit diabolique» du groupe pétrolier BP. Depuis la marée noire dans le golfe du Mexique, le révérend dénonce régulièrement les entreprises qui tentent de faire oublier leurs pêchés environnementaux en donnant de l’argent aux musées ou aux fondations.

«C’est le mercantilisme des entreprises, le véritable démon»

Les visiteurs de la Tate Modern ont ainsi eu droit à une séance d’exorcisme d’une dizaine de minutes, le temps que les policiers fassent taire les chanteurs de gospel et la cinquantaine de personnes rassemblées autour du révérend Billy. Soutenu par plusieurs associations, le révérend a dénoncé le mécénat de BP, utilisé comme un «permis d’opérer»: «BP se sert de l’art pour cacher la puanteur de sa vraie nature».

Ce n’est pas la première fois que la Tate Modern est visée par les associations environnementales en raison de son lien financier avec BP: des ballons remplis de pétrole avaient été lâchés dans le musée et des manifestations ont eu lieu à Londres durant l’été 2010. Pour Billy, le problème est plus large: «C’est le mercantilisme des entreprises le véritable démon», pense l’américain qui se met «au service» de tous les lieux possédés par cette «nouvelle religion».