Extradition d'Assange: la justice rendra ultérieurement sa décision

Extradition d'Assange: la justice rendra ultérieurement sa décision

La Haute Cour de Londres a renvoyé mercredi à une date non déterminée sa décision sur l'appel interjeté par le fondateur de WikiLeaks Julian Assange contre son extradition en Suède pour viol et agressions sexuelles présumés.
© 2011 AFP

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La Haute Cour de Londres a renvoyé mercredi à une date non déterminée sa décision sur l'appel interjeté par le fondateur de WikiLeaks Julian Assange contre son extradition en Suède pour viol et agressions sexuelles présumés.

La Cour a entendu les deux parties mardi et mercredi, une nouvelle étape dans un parcours judiciaire dont les recours sont loin d'être épuisés.

Julian Assange, qui a renouvelé son équipe d'avocats, se prépare visiblement à une bataille au long cours, adoptant un profil bas - il n'a fait aucune déclaration - et optant pour une défense plus technique, moins flamboyante que lors du procès en première instance en février.

Une cinquantaine de journalistes étaient présents pour l'occasion, soit nettement moins que lors du premier procès. L'Australien de 40 ans, jadis habitué des Une, n'a plus droit aujourd'hui qu'à quelques colonnes en pages intérieures dans la presse britannique.

Ses avocats ont centré leur plaidoirie sur le caractère disproportionné du mandat d'extradition, alors que leur client n'est pas officiellement inculpé en Suède et qu'il pourrait être interrogé à distance par la justice suédoise.

"Aucune décision de poursuivre ou d'inculper n'a été prise. L'enquête préliminaire reste ouverte", a ainsi déclaré Mark Summers, un de ses avocats.

L'avocate anglaise qui agit pour le compte de la Suède, Clare Montgomery, a rétorqué qu'il suffisait d'"une accusation et d'une intention d'aller en justice" pour étayer la demande d'extradition.

Les échanges sont entrés dans le détail -parfois cru- des relations entre Julian Assange et les deux jeunes femmes suédoises qui l'accusent d'avoir eu des relations contraintes et non protégées en août 2010, ce qu'il dément.

Ainsi, pour Clare Montgomery, les deux plaignantes "ont été contraintes physiquement, ou piégées dans une position où elles n'avaient pas le choix, et ont dû se soumettre aux volontés de M.Assange".

Le 17 août, "une des deux jeunes femmes a été réveillée alors qu'Assange la pénétrait sans utiliser de préservatif", ce qui était "expressément contraire à ses souhaits", a rappelé l'accusation.

"Cette femme n'avait jamais eu de rapports sans protection et c'était très important pour elle", a souligné Mme Montgomery.

Clare Montgomery a accusé un des avocats d'Assange, Ben Emmerson de "ramener la loi anglaise au 19e siècle" avec une définition du consentement rétrograde.

Mardi, au cours de la première journée d'audience, Ben Emmerson avait affirmé que ce qui était reproché à son client "ne constituerait pas une infraction au Royaume-Uni".

Le viol a une définition plus étendue en Suède que dans d'autres pays, ce qui vaut au pays nordique le record d'Europe du nombre de plaintes.

Quelle que soit la décision de la Haute Cour, les avocats de M. Assange ont déjà annoncé qu'ils étaient prêts à tous les recours, jusqu'à la Cour suprême.

M. Assange a été arrêté en décembre au Royaume-Uni avant d'être assigné à résidence dans une propriété de la campagne anglaise appartenant à un de ses partisans.

Il a dénoncé une machination politique, voyant dans la procédure suédoise la main-mise des Etats-Unis après la divulgation par WikiLeaks de documents secrets, de rapports de l'armée américaine sur les guerres en Afghanistan et en Irak, ainsi que de télégrammes diplomatiques américains très embarrassants pour l'administration américaine.

Le fondateur de WikiLeaks craint d'être extradé à terme aux Etats-Unis où l'administration américaine souhaite le traîner devant les tribunaux.

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