Etats-Unis: Le militaire responsable de la fusillade de Fort Hood sera jugé par une cour martiale
MASSACRE•La fusillade avait fait 13 morts...© 2011 AFP
Le psychiatre de l'armée américaine poursuivi pour la fusillade qui a fait 13 morts en novembre 2009 à la base de Fort Hood (Texas, sud) sera traduit devant une cour martiale, où il risque la peine de mort, a indiqué mercredi l'armée dans un communiqué.
Nidal Hasan, poursuivi pour 13 chefs d'accusation de meurtre avec préméditation et 32 de tentatives de meurtre avec préméditation, sera traduit devant une cour martiale, qui sera «autorisée à envisager la peine de mort», a indiqué le général Donald Campbell, commandant de la base de Fort Hood.
Nidal Hasan a été rendu paraplégique par une balle reçue lors de l'échange de coups de feu le 5 novembre 2009. Il a été reconnu par de nombreux témoins comme étant la personne qui a ouvert le feu au hasard aussi bien sur ses collègues que sur des civils, en criant «Allahou akbar!».
Le drame avait créé un choc dans l'opinion américaine. Le haut commandement de l'armée a été soumis à d'intenses critiques pour avoir ignoré des signes avant-coureurs dans le comportement du commandant Hasan, qui correspondait par courriel avec l'imam radical Anouar Al-Aulaqui.
Jugé sain d'esprit
Le général Campbell a souligné avoir décidé de traduire Nidal Hassan devant une cour martiale après «avoir pris en compte tous les éléments soumis par la défense», ainsi que les recommandations d'un enquêteur.
Un juge militaire doit maintenant être désigné et une date de procès fixée, précise le communiqué de l'armée, qui ajoute que Nidal Hasan devra cependant comparaître auparavant devant la justice qui l'inculpera formellement.
En début d'année, Nidal Hasan avait été jugé sain d'esprit par les experts médicaux, ouvrant ainsi la voie à la tenue d'un procès. Cela n'empêchera pas la défense de pouvoir remettre en cause les conclusions des experts sur sa santé mentale, avait souligné Geoffrey Corn, avocat militaire et professeur à la faculté de droit de Houston (Texas).
Les Etats-Unis doivent mieux surveiller l'extrémisme radical susceptible de se développer sur leur propre sol, avaient indiqué début février deux sénateurs dans un rapport sur la fusillade.
Les autorités américaines n'ont pas réussi à déjouer la fusillade, faute d'avoir compris que le suspect était en train de devenir un islamiste extrémiste, selon le rapport du sénateur indépendant Joe Lieberman et de sa collègue républicaine Susan Collins de la commission de la Sécurité intérieure du Sénat, selon qui le drame aurait pu être évité.