Affaire Bettencourt: les hostilités entre la mère et la fille ont repris
AFFAIRE BETTENCOURT -Françoise Bettencourt-Meyers a «rompu» leur pacte de réconciliation en déclenchant cette semaine un nouvel épisode dans cette saga judiciaire familiale entamée en 2007...© 2011 AFP
Les hostilités ont repris entre la milliardaire Liliane Bettencourt et sa fille Françoise Bettencourt-Meyers, qui a «rompu» leur pacte de réconciliation en déclenchant cette semaine un nouvel épisode dans cette saga judiciaire familiale entamée en 2007.
Craignant qu'«un cordon sécuritaire» ne se reconstitue autour de sa mère, elle a notamment mis en cause le nouvel homme de confiance de la milliardaire, l'avocat Pascal Wilhelm, devenu le 20 janvier son protecteur, chargé de gérer son patrimoine.
Six mois après avoir réussi à écarter l'artiste François-Marie Banier et le gestionnaire de fortune Patrick de Maistre, Mme Bettencourt-Meyers a déposé mardi une nouvelle requête devant la juge des tutelles de Courbevoie, accusant de conflit d'intérêt Me Pascal Wilhelm, désigné pour gérer la fortune de sa mère en cas de mise sous protection.
Des investissements contestés
Pascal Wilhelm se voit reproché d'avoir investi pour le compte de la fille du fondateur de L'Oréal près de 140 millions d'euros dans une société de Stéphane Courbit que Me Wilhelm a représenté.
Un placement «dans les jeux en ligne», en désaccord avec la stratégie de la famille Bettencourt «pour qui il est essentiel que le nom soit associé à une marque prestigieuse», affirme la requête.
L'entourage de Mme Bettencourt accuse pour sa part la fille unique de la milliardaire d'avoir «rompu» l'accord de réconciliation noué il y a six mois.
Rupture d'engagement
En décembre, Mme Bettencourt-Meyers s'engageait à ne pas contester la validité et les modalités du mandat de protection future, mis en oeuvre avec son accord le 20 janvier. A cette date, les deux parties s'entendaient sur le nom de Me Wilhelm comme personne chargée de gérer la fortune de Liliane Bettencourt.
«Les actifs constituant le périmètre personnel de Liliane Bettencourt seront gérés exclusivement par cette dernière avec l'aide du mandataire aux biens», Me Pascal Wilhelm, «sans ingérence directe ou indirecte de quelque nature que ce soit. Madame Françoise Bettencourt-Meyers accepte expressément en s'engageant à ne pas contester les décisions de Madame Liliane Bettencourt», stipule l'accord.
Concernant L'Oréal, l'entourage de Liliane Bettencourt affirme que Mme Bettencourt-Meyers possède depuis l'accord une créance de 300 millions d'euros sur Téthys, la société propriétaire des parts de la famille Bettencourt dans L'Oréal. Cette créance s'étend sur cinq ans et a été réalisée sous la forme d'une réduction de capital, en plus d'une partie des revenus des dividendes provenant des actions de L'Oréal.
Or, accusent les proches de Liliane Bettencourt, l'accord disposait que Françoise Bettencourt-Meyers devait choisir entre une redistribution des dividendes et l'acquisition d'un capital de valeur équivalente.
La crainte d'un«nouveau cordon sécuritaire»
Françoise Bettencourt-Meyers estime qu'un «nouveau cordon sécuritaire» se reconstitue autour de sa mère, «laissant craindre de nouvelles dérives contraires aux intérêts de Liliane Bettencourt».
Liliane Bettencourt était «parfaitement informée» de l'investissement réalisé par son avocat dans une société de Stéphane Courbit, a répliqué ce dernier dans une interview au Figaro, dans laquelle il laisse ouverte la "sortie anticipée" de la milliardaire de la société.
Visé par une "enquête déontologique" lancée mercredi par le bâtonnier de Paris, Me Wilhelm se dit serein. Selon lui, il "a fait son travail dans les règles et ne représentera pas évidemment Liliane Bettencourt si la bataille judiciaire recommençait".