DROGUESLutte anti-drogue: Une voie vers la dépénalisation pour un comité international

Lutte anti-drogue: Une voie vers la dépénalisation pour un comité international

DROGUESUn comité réunissant d'anciens président latinos appellent à un changement rapide des pratiques...
© 2011 AFP

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La lutte antidrogue a «échouée» et des changements sont «urgents» dans ce domaine, estiment dans un rapport d'éminentes personnalités, dont des anciens présidents latino-américains, préconisant une dépénalisation des drogues et une légalisation du cannabis.

«La lutte mondiale contre les drogues a échoué, avec des conséquences dévastatrices pour les individus et les sociétés du monde entier», indique un rapport de la Global Commission on Drug Policy.

«Cinquante ans après la signature de la Convention de l'ONU sur les drogues et quarante ans après que le président (Richard) Nixon eut lancé la guerre antidrogue du gouvernement nord-américain, il est urgent de réformer les politiques nationales et mondiales de contrôle des drogues», ajoute le document qui sera présenté jeudi à New York en présence de l'ancien président brésilien Fernando Henrique Cardoso.

L'ancien secrétaire général de l'ONU Kofi Annan et les anciens présidents de Colombie César Gaviria et du Mexique Ernesto Zedillo font aussi partie de la Commission mondiale sur la politique des drogues, tout comme les écrivains mexicain Carlos Fuentes et péruvien Mario Vargas Llosa.

Le rapport recommande de «mettre fin à la criminalisation, la marginalisation et la stigmatisation des personnes consommant des drogues mais qui ne causent pas de dommage aux autres», en donnant la priorité à une approche "plus humaine" selon laquelle les personnes dépendantes sont considérées comme des patients et non comme des criminels.

«Les initiatives de décriminalisation n'aboutissent pas à une augmentation significative de la consommation de drogues», rappelle le rapport, citant les exemple du Portugal, des Pays-Bas et d'une province australienne.

«La criminalisation des usagers a échoué»

Le rapport préconise également «d'encourager l'expérimentation des gouvernements avec des modèles de régulation légale des drogues (en particulier le cannabis) afin de réduire le pouvoir de la criminalité organisée et protéger la santé et la sécurité de leurs citoyens».

Par ailleurs, plusieurs personnalités parmi lesquelles l'actrice Judi Dench, le milliardaire Richard Branson et le chanteur Sting sont parmi les signataires d'une lettre adressée jeudi au Premier ministre britannique David Cameron appelant à la dépénalisation des drogues.

La lettre, également signée par trois anciens chefs de la police, demande au Premier ministre de réexaminer l'efficacité des actuelles lois antidrogues dans la lutte contre les abus et les addictions.

Les signataires conseillent notamment d'infliger des amendes aux possesseurs de substances illégales et de faire admettre les personnes dépendantes dans des centres de désintoxication sans ouverture de casier judiciaire.

«Il est clair que l'actuel système de criminalisation de l'usage personnel et de la possession de drogues a échoué (...) A l'inverse, les dégats causés par cette approche ont été importants», affirment-ils.

Pour eux, «criminaliser les gens qui se droguent les conduit à une exclusion sociale encore plus grande, rend plus difficile de trouver un emploi et de jouer un rôle productif dans la société».

La pétition a été lancée par le groupe britannique Release qui "fait campagne pour changer la politique britannique de lutte contre la drogue afin de lui apporter un cadre légal plus équitable et plus humain».

Selon des données de l'ONU, la consommation d'opiacés à augmenté de 35,5% entre 1998 et 2008, celle de cocaïne de 27% et celle de cannabis de 8,5%.