Bactérie Eceh: l'UE cherche toujours la source de la contamination
Une espèce rare de la bactérie E.coli est à l'origine de l'épidémie de diarrhées mortelles en Allemagne mais la source de la contamination "sans précédent" n'a pas encore été trouvée, a indiqué mardi la Commission européenne.© 2011 AFP
Une espèce rare de la bactérie E.coli est à l'origine de l'épidémie de diarrhées mortelles en Allemagne mais la source de la contamination "sans précédent" n'a pas encore été trouvée, a indiqué mardi la Commission européenne.
Les autorités allemandes ont pour la première fois mardi exprimé des doutes sur la responsabilité de concombres espagnols dans l'intoxication alimentaire.
Une réunion d'experts des 27 Etats de l'UE était en cours mardi à Bruxelles pour faire le point sur l'épidémie de E.coli entero-hémorragique (Eceh), considérée d'ore et déjà comme "un épisode sans précédent".
"La source de la contamination n'a pas encore été déterminée", a indiqué la porte-parole de la Commission Pia Ahrenkilde Hansen.
En revanche, l'origine de l'épidémie est une espère rare de la bactérie, l'E.coli 0104, un agent pathogène lié aux légumes, a précisé un expert.
Des tests sont en cours pour déterminer si cette souche 0104 est présente dans les lots de concombres contaminés par la bactérie E, a-t-il ajouté.
Les bilans des victimes divergent. La Commission parle de 3 décès et de 327 cas de contamination en Allemagne. Les autorités allemandes font état de 15 décès et de 373 cas.
"Les chiffres que nous citons sont les cas officiellement liés à la bactérie E.Coli. Les autres cas, à ma connaissance, ne sont pas officiellement liés à E.Coli", a expliqué la porte-parole.
"Trente cas ont été confirmés en Suède, 13 cas au Danemark, 6 cas en France, 6 cas aux Pays Bas et un cas en Suisse", a-t-elle ajouté. Elle a par ailleurs mentionné "trois cas supposés aux Etats-Unis".
La Commission s'est par ailleurs défendue d'avoir mis en cause l'Espagne dans une alerte lancée vendredi. "Personne n'a incriminé un pays ou une région", a insisté la porte-parole.
"Les autorités allemandes ont informé la Commission qu'elles avaient indentifié l'un des vecteurs de transmission de la bactérie, des concombres bio importés de deux provinces d'Espagne, Alméria et Malaga", précisait le texte de l'alerte.
"Un autre lot de concombres provenant des Pays-Bas et commercialisé en Allemagne est suspecté et soumis à examen", ajoutait-t-il .
L'Espagne et les Pays-Bas ont protesté mardi contre ces mises en cause et ont réclamé des compensations de l'Union européenne pour l'effondrement de leurs ventes de légumes suite à cette alerte.
La ministre espagnole de l'Agriculture Rosa Aguilar a reproché aux autorités allemandes "des déclarations très malvenues en pointant les concombres espagnols, l'Espagne, comme étant l'origine de la contamination sans avoir des données fiables pour le dire".
"La souche d'Eceh (E.coli entero-hémorragique) en cause "n'a jamais été trouvée ou identifiée sur le territoire espagnol à ce jour", a insisté Mme Aguilar.
"Le fait est que toutes les personnes affectées ont été en relation avec l'Allemagne", a-t-elle souligné.
Les services de la Commission européenne ont relevé que la majorité des personnes infectées en Suède, au Danemark, en France et aux Pays-Bas avaient séjourné en Allemagne.
Bruxelles n'a pas souhaité dans l'immédiat se prononcer sur une indemnisation des producteurs lésés. "Nous ne voulons pas spéculer", a éludé la porte-parole.
Des compensations sont en revanche possibles, sous forme d'aides publiques. "Il faudra les notifier à la Commission. Mais pour l'instant nous n'avons pas eu de demandes", a précisé la porte-parole.