EX-YOUGOSLAVIEL'appel de Ratko Mladic contre son transfèrement au TPIY rejeté

L'appel de Ratko Mladic contre son transfèrement au TPIY rejeté

EX-YOUGOSLAVIEL'ancien commandant de l'armée bosno-serbe va être extradé vers La Haye «le plus tôt possible»...
B.D. avec agences

B.D. avec agences

L'appel qu'ont déposé les avocats de l'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie, Ratko Mladic, contre son extradition vers le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) a été rejeté ce mardi, a-t-on appris auprès du vice-procureur serbe chargé des crimes de guerre, Bruno Vekaric. Il a ajouté que Ratko Mladic sera transféré «le plus tôt possible» vers La Haye.

Il revient désormais au ministre serbe de la Justice de signer l'ordre d'extradition. Agé de 69 ans, Ratko Mladic est inculpé par le TPIY pour génocide, complicité de génocide, persécutions, extermination, déportation, crimes contre l'humanité et violations des lois et coutumes de guerre pour des faits commis durant la guerre en Bosnie (1992-95). Il risque la prison à vie. L'ancien général, arrêté jeudi dernier dans une ferme à une centaine de kilomètres au nord de Belgrade, a été escorté tôt ce mardi jusqu'à la tombe d'un cimetière de la capitale serbe où repose sa fille Ana, qui s'est suicidée en 1994.

Rassemblement de soutien à Banja Luka

Agé de 69 ans, Ratko Mladic a reçu en prison lundi la visite de son petit-fils de 5 ans, qu'il voyait sans doute pour la première fois, et de sa petite-fille de 10 ans. Les avocats de l'ancien commandant de l'armée bosno-serbe assurent qu'il est trop fragile mentalement pour comparaître devant le TPIY. Plusieurs milliers de Serbes ont prévu de se rassembler ce mardi à Banja Luka, la capitale de la République serbe de Bosnie, pour manifester leur soutien à Ratko Mladic.

En parallèle, le procès de Radovan Karadzic, 65 ans, arrêté à Belgrade en juillet 2008 et qui se défend seul, doit reprendre ce mardi. Il a démarré en octobre 2009, et jusqu'à présent, les juges ont entendu 71 témoins cités par l'accusation sur un total de 410 et quasiment achevé l'examen du bombardement de Sarajevo durant la guerre.

Une jonction des procès de Mladic et Karadzic?

Le bureau du procureur du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) a indiqué lundi «étudier toutes les possibilités» concernant une éventuelle jonction des procès de Ratko Mladic et Radovan Karadzic. «Le procureur n'a pas encore pris de décision et il étudie toutes les options possibles», a indiqué déclaré à l'AFP Frédérick Swinnen, conseiller spécial du procureur Serge Brammertz, soulignant que ce dernier «devrait en dire plus» lors d'une conférence de presse après l'arrivée de Ratko Mladic à La Haye, où siège le tribunal.

Radovan Karadzic et Ratko Mladic sont accusés des mêmes crimes de guerres, crimes contre l'humanité et génocides commis durant la guerre de Bosnie (1992-1995), dans lesquels ils ont tenu des rôles différents, a souligné Frédérick Swinnen. «Ils étaient tous les deux très haut placés, l'un était politique et l'autre militaire: c'est pour cela que l'on parle de joindre les deux dossiers, mais cela ne sera pas facile car M. Karadzic est déjà bien avancé dans son procès», a-t-il reconnu.