FOOTBALLL'arrivée des Qataris au PSG serait-elle une bonne nouvelle pour la Ligue 1?

L'arrivée des Qataris au PSG serait-elle une bonne nouvelle pour la Ligue 1?

FOOTBALLSi le rachat par un fond d'investissement qatari se confirme, c'est tout le football français qui pourrait en profiter...
Antoine Maes

Antoine Maes

Mercredi matin au Parc des Princes, lors du conseil de surveillance du PSG, trois lettres devraient souvent résonner dans la salle: QIA. Le Qatar Investment Authority serait sur le point de racheter le club de la capitale à l’actuel actionnaire majoritaire, Colony Capital. Plus que le début d’une nouvelle ère pour le club, c’est peut-être tout le football français qui s’en trouvera métamorphosé. «Ca apporterait une certaine fraîcheur. Il n’y a pas de raison que ce soit une mauvaise nouvelle pour le football français», prévient l’économiste du sport Frédéric Bolotny. «Un PSG avec des moyens financiers, tout le monde va en profiter», confirme Christophe Hutteau, l’agent de Mathieu Valbuena.

«Dans les transferts, le PSG devra être ferme, et ne pas mettre le doigt dans l’engrenage qui est de payer trois fois le prix pour un joueur»

Roman Abramovitch à Chelsea par le passé ou le Cheikh Mansour aujourd’hui à Manchester City ont habitué l’Angleterre à ce nouveau type d’actionnariat: une surface financière hors-norme qui bouleverse les règles établies, et notamment sur le marché des transferts. «Un président comme Jean-Michel Aulas doit être inquiet, remarque l’agent de joueurs Axel Lablatinière. Après, dans les transferts, le PSG devra être ferme, et ne pas mettre le doigt dans l’engrenage qui est de payer trois fois le prix pour un joueur. C’est comme au poker, quand on repère un ‘’fish’’ à une table.» Et le PSG n’a aucun intérêt à devenir le pigeon du championnat. «Il ne faut pas rêver, ce sont de vrais businessmen, ce ne sera pas un puits sans fond. Il ne faudra surtout pas les prendre pour des idiots», tempère Christophe Hutteau.

«Il n’y a pas de raison qu’il y ait un effet inflationniste lourd»

En attendant, dans le cas où le QIA a prévu d’investir lourdement pour renforcer l’équipe, c’est la Ligue 1 qui s’en porterait mieux. «Le marché des transferts est européen, il n’y a pas de raison qu’il y ait un effet inflationniste lourd. Et l’intérêt global, c’est quand même d’avoir plusieurs équipes pour jouer le titre, et où les grandes marques comme le PSG seraient présentes», remarque Frédéric Bolotny. On en n’est pas encore là, et c’est encore le temps des conseils avisés. «Tout dépend s’ils agiront à doses homéopathiques. A Manchester City, c’était le fait du prince, qui arrive avec Robinho dans la corbeille de la mariée. Là, il faudrait acheter deux ou trois joueurs, mais surtout, tu n’es pas obligé de vendre. Le meilleur recrutement, c’est encore de garder tout le monde», indique Axel Lablatinière. «S’ils mettent les moyens, ils peuvent par exemple prendre un joueur comme Kevin Gameiro», remarque de son côté Christophe Hutteau. Et par ricochet, le trésorier de Lorient croise très fort les doigts pour que les Qataris débarquent dans la capitale.