Renault coupable après un suicide

Renault coupable après un suicide

Justice Surchargé, le salarié s'était tué en 2006
Vincent Vantighem

Vincent Vantighem

Il avait perdu huit kilos, ne dormait plus la nuit et pleurait tous les soirs. Surchargé de travail, Antonio avait fini par se jeter du cinquième étage du Technocentre Renault de Guyancourt (Yvelines) en octobre 2006. La cour d'appel de Versailles a retenu, hier, la « faute inexcusable » de Renault dans le suicide de ce salarié. Comme en première instance, la cour a jugé le constructeur coupable au motif qu'il « aurait dû avoir conscience du danger auquel » son salarié « était exposé dans le cadre de son activité ». En conséquence, Renault devra verser une rente à la famille du salarié défunt.

Le constructeur étudie le dossier
« C'est une bonne chose, a réagi Michel Fontaine, secrétaire général de la CGT à Guyancourt. Maintenant, j'espère que cela va faire changer les choses. Ce qui a été mis en place depuis cette affaire n'est pas suffisant. » Après Antonio, deux autres salariés du Technocentre de Guyancourt avaient mis fin à leurs jours contraignant Renault à mettre en place un plan d'aide aux salariés. « Nous allons maintenant étudier les motivations de la cour d'appel, nous a confié, hier, un porte-parole du groupe. Nous verrons alors si nous déposons un recours en cassation. »