Festival de Cannes, Antonio Banderas: «Retrouver Pedro est un beau cadeau»
CINEMA•L'acteur est à l'affiche de «La piel que habito», le dernier film de Pedro Almodovar...Caroline Vié
Antonio Banderas est glacial dans La piel que habito de Pedro Almodóvar, présenté hier. Le cinéaste espagnol l'a révélé au cinéma mais il n'avait pas travaillé avec lui depuis vingt-deux ans et Attache moi.
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Vous souvenez-vous de votre première rencontre avec Pedro Almodóvar?
Comme si c'était hier. Je prenais un verre avec des amis alors que j'étais un acteur de théâtre inconnu et il s'est arrêté pour me dire : « Vous avez une tête à faire du cinéma. » Quelques mois plus tard, il m'appelait pour tenir un rôle dans Le Labyrinthe des passions (1982).
A-t-il changé depuis toutes ces années?
Son style s'est épuré et est devenu presque japonais dans sa sobriété. Il est demeuré aussi exigeant qu'à nos débuts. Pedro est le genre de réalisateur qui veut que ses acteurs se mettent à nu, qu'ils donnent tout ce qu'ils ont.
Qui est votre personnage ?
Un vrai salaud, froid, calculateur qui n'a aucune excuse. Pedro refusait que je lui donne la moindre circonstance atténuante. Il tenait à ce que je le joue au premier degré, sans la moindre ironie.
Cela vous a-il fait du bien de revenir tourner en Espagne?
C'est important pour moi de conserver mes racines européennes, même si je fais carrière à Hollywood. Retrouver Pedro était un beau cadeau.
Etes-vous conscient d'être l'archétype de l'amant latin?
Cela me fait toujours drôle quand on me dit ça, car la perception que les gens ont de moi est très différente de ce que je suis vraiment. En même temps, je joue avec cette image en doublant le Chat Potté dans Shrek.