INTERVIEWRafael Nadal: «Personne n'est imbattable»

Rafael Nadal: «Personne n'est imbattable»

INTERVIEWA trois jours du début de Roland-Garros, le numéro 1 mondial évoque pour «20Minutes» sa rivalité avec Novak Djokovic...
Propos recueillis par Alexandre Pedro et Nicolas Coisplet

Propos recueillis par Alexandre Pedro et Nicolas Coisplet

Pour la première fois de sa carrière, Rafael Nadal n’aborde pas Roland-Garros en tant que favori quasi-imbattable, après ses deux défaites face à Novak Djokovic. Pas de quoi tracasser le quintuple vainqueur de l’épreuve, qui est très loin d’avoir perdu sa soif de vaincre.

Avec le recul, quel regard portez-vous sur le Rafael Nadal de 2005, qui gagnait à 19 ans son premier Roland-Garros?

C’est très loin. J’étais un joueur avec des qualités complément différentes de celles que je peux avoir aujourd’hui. Ce n’est pas évident d’établir une comparaison. Mon tennis a évolué, j’ai d’autres schémas de jeu mais les bases restent les mêmes, elles ne se perdent pas.

Pensez-vous avoir plus changé comme joueur ou comme homme?

Comme personne, je ne pense pas avoir beaucoup changé. J’ai eu la chance de vivre des expériences dont j’avais rêvé plus jeune. Mais j’ai l’impression que j’ai un peu plus évolué comme joueur que comme homme.

Avez-vous vos petites habitudes à Paris?

J’aime bien toujours fréquenter les mêmes endroits. A force de venir pour Roland-Garros et Bercy, je passe beaucoup de temps dans cette ville. C’est important de se sentir à l’aise sur un tournoi, un peu comme à la maison. Et je crois qu’ici je me sens très bien.

Comme trouve-t-on la motivation pour faire évoluer son jeu quand on a déjà tout gagné?

La motivation ne change pas. Je cherche toujours à être un meilleur joueur, à m’améliorer et à rester dans les premières places du classement le plus longtemps possible. J’ai conscience de la difficulté de la tâche, quand je ne gagnerai plus j’ai envie d’avoir la satisfaction personnelle d’avoir tout donné.

Vous voulez encore être numéro un à 35 ans?

Non. Je ne réfléchis pas en fonction de la première place. Mon but, c’est de travailler pour arriver au plus que je puisse aller.

Est-ce que vous avez imaginé un jour être entraîné par une autre personne que votre oncle?

On ne sait jamais. Mais en principe non.

Avez-voue déjà affronté un adversaire aussi fort de Djokovic sur terre battue?

Honnêtement, il est fort sur toutes les surfaces.

Est-ce qu’il vous paraît imbattable en ce moment?

Personne n’est imbattable. Son niveau de jeu est très élevé et il est très dur à battre. On a chacun eu notre grand moment de forme. Il y a bien eu une période où Federer paraissait imbattable, sur terre battue j’ai pu donner cette impression, aujourd’hui c’est Djokovic et il faut le féliciter. Les gens peuvent avoir cette sensation, mais je le répète: personne n’est imbattable.

Qu’est-ce que Djokovic a changé cette saison pour devenir aussi fort?

C’est mieux d’aller lui poser directement la question.

Mais vous devez avoir une idée après vos défaites en finale à Madrid et Rome...

Je crois qu’il a emmagasiné une énorme confiance en lui et ça l’aide encore plus.

Une question qui n’a rien à voir avec le tennis. En tant que supporter, qu’avez-vous pensé de la première saison de José Mourinho au Real Madrid?

Le Real a réalisé une grosse saison avec un grand entraîneur. On a recruté pas mal de jeunes joueurs, c’est déjà une bonne équipe aujourd’hui mais elle sera plus forte dans les saisons qui viennent.

Vous n’avez pas été déçu par la série des Clasicos?

Les matchs ont été tendus, beaucoup plus qu’on aurait aimé. Il faut tourner cette page et je suis sûr que tout va revenir à la normale entre les deux clubs.