Maxime Brunerie, l'homme qui a voulu tuer Chirac, se livre

Maxime Brunerie, l'homme qui a voulu tuer Chirac, se livre

ÉDITION – Après sept années de prison, l'ancien militant radical d’extrême droite, raconte son parcours dans «Une vie ordinaire» (Ed. Denoël)...
Alexandre Sulzer

Alexandre Sulzer

Chemise à carreaux, grand sourire, poli, un brin maniéré même, rien ne laisse deviner le passé de Maxime Brunerie lorsqu’on le rencontre. Seuls les motifs celtes de sa bague résonnent comme un écho brumeux à son existence d’avant. A 34 ans, l’ancien trésorier du groupe «3B» (pour bière, baise et baston), skinhead biberonné à l’ultra-violence et au suprématisme blanc, écorché vif et frustré sexuel, a changé de vie. En Essonne, il a ouvert une entreprise de vente de livres rares de collection après avoir travaillé aux ressources humaines de Courcouronnes. Une vie rangée et partagée avec une compagne, Delphine.

Un livre pour expliquer son geste

Sept années de prison sont passées par là. Sept années pour avoir, le 14 juillet 2002, tiré sur Jacques Chirac, sans l’atteindre, avant de retourner l’arme contre lui (en vain). Dans un livre qui vient de sortir, Une vie ordinaire (Ed. Denoël), Maxime Brunerie essaye d’expliquer son geste et témoigne de son expérience carcérale. Un livre sombre écrit, dans un style efficace, par un dépressif qui a retenté de se suicider en prison. On y apprend la jeunesse mortellement ennuyeuse de Maxime Brunerie, suivie par un «Deug-cafète à Assas» ponctué de bastons, qui aboutit à un engagement sans lendemain au MNR de Bruno Mégret. Une déception amoureuse sera «la goutte de nitroglycérine» qui servira de «prétexte pour tout faire péter».

Une vie gâchée

Ce 14 juillet 2002, c’est sa propre existence que Maxime Brunerie fera exploser en ratant ses deux cibles: le président de la République et lui-même. «Décidément, j’aurai tout raté dans ma vie, même ma mort.» «Au cœur de l’arène» carcérale, le «facho» dit changer. «La taule me confrontait à tout ce que j’avais combattu. C’est-à-dire le mélange des races, cette promiscuité que le système m’imposait dehors mais que je subissais quotidiennement dedans». «Oh, rassurez-vous, je n’étais pas atteint au point de rejoindre les processions laïques autour de SOS Mon Pote et bêler l’amour de la différence», nuance celui qui se présente, avec une certaine complaisance, comme un «révolté quoi qu’il en soit».

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