Tuerie de Nantes: La soeur de Xavier Dupont de Ligonnès «ne peut pas arriver à croire» en sa culpabilité
FAIT DIVERS•Elle l'a eu au téléphone peu de temps avant le drame...Corentin Chauvel
Alors que l'auteur présumé de la tuerie de Nantes, Xavier Dupont de Ligonnès, est toujours dans la nature, sa soeur Christine a indiqué ce mardi à RTL lui avoir parlé peu de temps avant le drame et se trouve aujourd'hui bouleversée.
«Je suis extrêmement fatiguée. Je suis vraiment très souffrante et bouleversée par tout ce qui s'est passé depuis trois semaines, même. Ma mère, comme moi, nous sommes dans une complète incompréhension et extrêmement bouleversées par ce qui nous apparaît totalement incompréhensible et incompatible avec le caractère de Xavier, mon frère et son fils», déclare-t-elle à la radio.
Lorsqu'elle l'a eu au téléphone, «il plaisantait»
Pour Christine, l'histoire a commencé avec une lettre reçue de la part de son frère, évoquant son départ pour les Etats-Unis. «Je sais qu'il avait l'amour des États-Unis. Mais de là à croire qu'il puisse partir comme ça, sans nous faire des adieux ou faire quelque chose comme ça au pied levé. Non c'est totalement impensable», explique-t-elle.
Pourtant, elle l'avait eu au téléphone le 4 avril, c'était la dernière fois. «Je l'ai trouvé tout à fait normal. Nous avons parlé entre vingt minutes et une demi-heure de choses et d'autres. Même il plaisantait. Il avait une bonne voix. C'était tout à fait le frère que j'avais connu», raconte-t-elle, ajoutant qu'il lui avait donné quelques nouvelles de sa femme et de ses enfants, lui indiquant notamment qu'ils étaient allés la veille au cinéma et au restaurant, «qu'ils avaient passé une bonne soirée».
«Penser que comme ça ils aient disparu, on n’arrive pas à le réaliser»
Lorsque les corps ont été découverts, c'est le choc: «Je me suis effondrée. Je ne peux pas arriver à comprendre qu'Agnès et les enfants aient disparu comme ça. On les a vus plein de vie très peu de temps avant, au mois de janvier. Penser que comme ça ils aient disparu, on n’arrive pas à le réaliser.» Mais Christine n'envisage toujours pas qu'il soit vraiment le coupable de la tuerie.
«Je ne comprends pas comment il pourrait y avoir un rapport entre la personne que j'ai eu au téléphone, le Xavier de toujours. Je n'ai rien remarqué d'anormal. Je vois bien qu’il y a tout un faisceau d’indices qui l’accablent, qui convergent vers lui, mais moi personnellement étant sa sœur tel que je le connais, tel que je l’ai connu pendant tant d’années, je ne peux pas arriver à croire ça», exprime Christine. D'après elle, Xavier Dupont de Ligonnès «était quelqu’un de gentil, d’attentionné, de vraiment très délicat.»
«C’était vraiment le bon père, le bon mari, le bon frère et un bon fils aussi pour ma mère»
«C’est quelqu’un qui aimait vraiment la vie et qui aurait voulu semer du bonheur autour de lui. C’était un père vraiment très très affectueux avec ses enfants et quand il venait dîner chez nous il avait toujours son portable dans sa poche. Il aidait sa fille Anne pour ses devoirs de maths quand elle l’appelait au secours. Il était très très disponible même pour Agnès il était toujours très très présent. C’était vraiment le bon père, le bon mari, le bon frère et un bon fils aussi pour ma mère», décrit-elle.
Professionnellement, la soeur du tueur présumé s'était tout de même rendu compte que «ça ne devait pas aller très fort». «Je l’ai toujours connu très courageux donc ne voulant pas faire état de difficultés, c’était vraiment un bosseur, il se donnait à fond dans son travail. Je sais qu’il avait eu des emprunts effectivement, des dettes. Moi-même il m’avait fait part de difficultés financières, il m’avait une fois ou deux envoyé des SOS mais ça n’allait pas au-delà», rapporte Christine qui ajoute qu'il était malgré tout optimiste: «Il s’écoutait très peu, il était toujours préoccupé de réussir ses affaires et s’il empruntait quelque argent, toujours le souci de rembourser ses dettes.»
Une remise en question de sa foi
Concernant sa foi, Christine pense que celle-ci était «très sincère pendant de nombreuses années», mais «qu’il a eu une remise en question à une époque et j’ai eu des discussions avec lui sur le sujet». «Je pense qu’il tenait beaucoup à l’harmonie en famille, l’unité familiale et il était pratiquant justement pour sa femme, pour ses enfants, pour donner un cadre à ses enfants pour que ses enfants soient épanouis. Je l’ai toujours vu investi dans le bien-être de sa famille», continue-t-elle.
Enfin, Christine demande à son frère «de se rendre à la police immédiatement». «Mais tel que je le connais je pense que ce serait déjà fait. Si c’était vraiment lui, ce serait déjà fait», conclut-elle.