Ben Laden trahi par sa méfiance des technologies
Dans un monde où tous ceux qui peuvent se l'offrir ont un téléphone et une connexion internet, la méfiance qu'éprouvait Oussama ben Laden face aux technologies l'aura finalement trahi.© 2011 AFP
Dans un monde où tous ceux qui peuvent se l'offrir ont un téléphone et une connexion internet, la méfiance qu'éprouvait Oussama ben Laden face aux technologies l'aura finalement trahi.
La villa d'Abbottabad, au Pakistan, où le cerveau des attentats du 11-Septembre a été tué dans la nuit de dimanche à lundi n'avait ni liaison téléphone ni connexion internet, selon des responsables américains, ce qui était probablement censé éviter que ses communications soient surveillées.
Mais cet isolement, étonnant dans une demeure par ailleurs luxueuse, a précisément été l'un des indices ayant permis de le retrouver: un haut responsable américain a expliqué lundi qu'il avait été jugé "remarquable" qu'une propriété évaluée à un million de dollars ne soit pas connectée.
"Tout ce que nous avons vu - la sécurité opérationnelle extrêmement sophistiquée (...), l'emplacement et l'organisation de la résidence elle-même, correspondait parfaitement à ce à quoi un refuge de Ben Laden devait ressembler, selon nos experts", a-t-il ajouté, sous couvert de l'anonymat.
Paradoxalement, les services américains ont, eux, déployé leurs moyens les plus sophistiqués pour organiser l'attaque.
"Nous avons utilisé toute la gamme de nos capacités, rassemblant des renseignements avec nos moyens aussi bien humains que techniques, et les soumettant aux analyses les plus rigoureuses de nos plus grands experts gouvernementaux sur Ben Laden et son organisation", a souligné le directeur de la centrale du renseignement (CIA), Leon Panetta.
Parmi les organismes mobilisés, l'Agence de sécurité nationale (NSA), spécialiste des écoutes, et l'Agence nationale du renseignement géospatial (NGA), spécialisée dans l'imagerie par satellite, ont été cités par M. Panetta.