Disparue de Lorgues: Colette Deromme, une femme à deux facettes
REPORTAGE•Cette habitante de Lorgues, dans le Var, n'a pas donné signe de vie depuis le 15 avril dernier...Aurélie Selvi, à Lorgues
Alors que les recherches sont toujours en cours à Lorgues (Var), différents témoins ont mis à jour ce samedi la personnalité contrastée de Colette Deromme, une quinquagénaire résidente du petit village, disparue depuis le 15 avril dernier. A l’Intermarché du village, où elle travaillait (à tous les postes, et dernièrement à la charcuterie), la femme est présentée par son patron comme l’employée idéale. «Jamais en retard, pas d’absence… Elle travaille ici depuis de longues années. C’est quelqu’un de très appréciée de ses collègues et des clients», précise l’homme, pdg de plusieurs magasins dans le coin et ancien militaire. Même constat au syndicat d’initiative de Lorgues, où les employées parlent d’une femme «souriante et sympathique».
Selon Barthélémy Mariani, ancien maire du village (1983 à 2008) et conseiller général, Colette Deromme vivait ici depuis son enfance mais n’y était pas née. Les Deromme seraient en fait «des Chtis, pas des Provençaux», dixit l'élu, qui précise que la disparue n’était pas impliquée dans la vie associative et semblait «vivre modestement».
«Quand elle buvait beaucoup, elle pouvait devenir violente»
A Lorgues, différentes sources concordantes parlent cependant d’une femme à la personnalité beaucoup plus complexe. Très fragile, elle serait également en prise à «différentes addictions», dont la principale à l’alcool. «J’ai pu la croisé dans des bars, quand elle buvait beaucoup, elle pouvait devenir violente», raconte le client d’un bistrot du village. Le même homme raconte même que son ex-compagnon aurait porté plainte contre Colette Deromme pour des faits de violence. Une information cependant non confirmée par la gendarmerie de Lorgues. «Elle avait tendance à faire les mauvais choix sentimentaux, ces fréquentations n’étaient pas forcément les bonnes. C’est peut être ça qui explique sa disparition», note un vieux Lorguais.
«Pas du genre à parler»
Nombreux sont également ceux qui décrivent une femme et une famille discrètes. «Je ne l'ai jamais vu, jamais croisé! Je ne savais pas que ces gens habitaient là», lance ainsi son voisin le plus proche, un vieux monsieur dont le portail fait face à celui de Colette Deromme. Le facteur du quartier renchérit. «Cela fait environ deux ans qu'elle vit là, explique l’homme. En deux ans, j'ai dû la voir dix fois, pour des recommandés... Moi, ça fait 17 ans que je travaille ici, je parle à tout le monde, mais pas avec elle. Pas du genre à parler», détaille-t-il. Dans la boîte aux lettres, qui ne porte pas le nom de Colette Deromme mais celui d'une société «SCI Le clos Saint Jaume - L'univers du chrome», quelques lettres attendent toujours.