ENQUÊTETuerie de Nantes: Une femme se disant «la maîtresse» du père a témoigné

Tuerie de Nantes: Une femme se disant «la maîtresse» du père a témoigné

ENQUÊTEes enquêteurs tentent de retrouver la trace de Xavier Dupont de Ligonnès, père de la famille et principal suspect...
© 2011 AFP

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Les recherches internationales pour retrouver Xavier Dupont de Ligonnès, père de la famille dont la mère et les quatre enfants ont été retrouvés assassinés, étaient toujours vaines samedi, malgré l'annonce du témoignage récent d'une femme se présentant comme une amie du principal suspect et tandis qu'un scénario machiavélique et glaçant apparaissait progressivement.

Un mandat de recherche de cet homme a été diffusé dans l'espace Schengen, a précisé samedi dans un communiqué le procureur de la République à Nantes Xavier Ronsin. A ce stade c'est à titre de «témoin» qu'il doit être entendu dans l'information judiciaire contre X pour assassinats ouverte vendredi.

Samedi, en fin d'après-midi, les enquêteurs ont fait savoir qu'une femme se présentant comme «la maîtresse» de Xavier Dupont de Ligonnès s'est présentée dans la nuit de jeudi à vendredi dans un commissariat d'Asnières (Hauts-de-Seine). Elle aurait notamment affirmé entretenir «des relations intimes» avec le principal suspect, preuves à l'appui [des SMS et une lettre] . Elle aurait également indiqué craindre pour sa vie, selon des informations du Point.fr.

Le troublant témoignage d'une voisine

Xavier Dupont de Ligonnès a été vu pour la dernière fois à Roquebrune-sur-Argens (Var) le 15 avril. Le procureur de Nantes a en outre dit samedi qu'une «perquisition a eu lieu à Port-Grimaud chez une tante de Xavier Dupont qui aurait pu constituer un éventuel point de chute, mais que cette opération n'a pas apporté d'élément utile à l'enquête».

Après la diffusion sur RTL d'un témoignage affirmant que Agnès de Ligonnès, la mère avait été vue vivante le 7 avril, trois jours après la date de décès du 3 ou 4 avril annoncée vendredi, le procureur a précisé samedi que «la date exacte des décès n'est pas encore déterminée avec certitude et ne pouvait l'être au jour près par les légistes». Il a néanmoins dit que le témoin serait réentendu.

Des exécutions qui semblent préméditées

Les autopsies réalisées vendredi ont révélé que la mère de famille et ses quatre enfants de 13 à 20 ans avaient fait l'objet d'exécutions «méthodiques» avant que leurs corps ne soient soigneusement dissimulés sous la terrasse de leur jardin.

Témoignages et éléments recueillis par les enquêteurs dessinent le scénario d'un quintuple meurtre apparemment calculé et prémédité.

En février 2011, Xavier Dupont de Ligonnès, inscrit récemment dans un stand de tir de Nantes, annonce que son père décédé lui a légué une carabine 22 long rifle. Il vient même l'essayer, munie d'un silencieux. C'est le même calibre que celui de l'arme du crime, non retrouvée.

Il est venu quatre fois au stand de tir la semaine précédant le drame

Ses fils Thomas et Benoît l'accompagnent à la société de tir. La semaine qui précède le drame, il vient quatre fois au stand. Et la dernière fois, le 1er avril, il annonce que ses fils ne pourront venir la semaine suivante.

Le 4 avril, l'école de ses deux plus jeunes enfants est informée qu'ils sont malades.

Le 11 avril, deux courriers, un à l'école des enfants et un autre à celle qui employait la mère, justifient un départ précipité par une mutation professionnelle soudaine en Australie.

D'autres courriers sont envoyés à des amis invoquant un départ en urgence aux Etats-Unis dans le cadre d'un programme de protection des témoins.

Chaux vive, sacs en toile de jute...

Les policiers découvrent la trace d'achats récents curieux: chaux vive, sacs en toile de jute, produit nettoyant désincrustant, diable, pelle. Ce sont ces achats, ainsi que l'excuse «délirante» du programme de protection des témoins, qui les alertent, déclenchant une fouille approfondie d'une maison pourtant parfaitement nettoyée et vidée.

Après les faits, le père passe la nuit du 12 au 13 avril dans une suite de prestige d'un établissement 5 étoiles au Pontet (Vaucluse). Avant de passer la nuit suivante dans un Formule 1 où sa voiture sera retrouvée sur le parking.

Un lien avec la disparue de Lorgues?

Cet homme, qui «avait des revenus relativement faibles» avec «4.000 euros par an de ressources déclarées», rencontrait des problèmes financiers, a précisé le procureur de Nantes. Il avait des dettes, dont au moins une de 50.000 euros, a-t-il ajouté.

Le procureur a aussi reconnu une «coïncidence» entre le passage dans le Var de Xavier Dupont de Ligonnès et la «disparition inquiétante» d'une quinquagénaire, Colette Deromme, le 14 avril à Lorgues, un village du Var où il a habité avant 2003.