Les assassinats de Nantes et la disparue de Lorgues sont-ils liés?
ENQUÊTE•a route d'une disparue et d'un fuyard se croisent dans le Sud de la France...Julien Ménielle
«C’est vrai que c’est surprenant.» La procureure de Draguignan, Danielle Drouy-Ayral, chargée de l’enquête sur la disparition de Colette Deromme, reconnaît que des éléments troublants rapprochent cette affaire de la fuite de Xavier Dupont de Ligonnès, qui a quitté Nantes alors que les corps de sa femme et de ses quatre enfants ont été retrouvés dans son jardin. La voiture de l’homme a été retrouvée à quelques kilomètres de Lorgues, mais ce n’est pas tout.
Concordance de lieux et de dates
Dans l’entourage de Colette Deromme, personne ne comprend comment cette mère de famille a pu disparaître, alors qu’elle devait aller chercher la plus jeune de ses filles, âgée de 18 ans. Agée d’une cinquantaine d’années, comme Xavier Dupont de Ligonnès, elle n’a laissé aucun indice, se volatilisant en laissant derrière elle sa voiture, son sac et son téléphone portable.
Xavier Dupont de Ligonnès, lui, a souvent déménagé, et a séjourné à Lorgues, en 1992. C’est sur le parking d’un hôtel de la commune proche de Roquebrune-sur-Argens que le véhicule familial a été retrouvé dans la nuit de jeudi à ce vendredi. Plus surprenant, il effectue un retrait d'argent le 14 avril sur la commune. L'homme passera dans cette même ville une nuit à l'hôtel Formule 1, celle du 14 au 15 avril. Date à laquelle Colette Deromme a disparu et à laquelle les enquêteurs perdent la trace de Xavier Dupont de Ligonnès.
«Ma fille, je ne peux pas parler pour elle»
Des éléments troublants que Danielle Drouy-Ayral qualifie quant à elle de «simples coïncidences», indiquant que pour l’heure aucun élément n’indique que les deux protagonistes se connaissaient. «Nantes enquête sur son affaire, mais de notre côté nous ne faisons aucun lien entre les deux dossiers», affirme la procureure de Draguignan. Son homologue nantais, dans un communiqué, fait cependant part de son «interrogation» et indique ce vendredi qu'il n'y a «rien à ce jour d'établi mais [note une] coïncidence entre la date de passage dans la région de X. Dupont et la date de la disparition de Mme Deromme».
«Moi j'ai jamais vu ce gars là, ma fille, je ne peux pas parler pour elle. Si elle l’a vu ou pas j’en sais rien, jamais entendu parler», a indiqué le père de Colette Deromme à RTL. «J’ai eu la gendarmerie ce matin qui m’a fait voir la photo du gars», a poursuivi l'homme, qui attend toujours des nouvelles de sa fille et ne veut pas entendre parler d'autre chose. «A 17h ça fera 8 jours, vous savez, on est dans un état, ça commence à faire long... on essaye de ne pas penser au négatif.»