Nantes: Les victimes tuées de deux balles en pleine tête
ENQUÊTE•e procureur de Nantes a ouvert une information judiciaire contre X pour assassinats...J. M. avec G. F. et F. B. à Nantes
DERNIERE INFO - 19h22: Tous les membres de la famille ont été tués de deux balles dans la tête, un des enfants recevant en plus trois balles dans le thorax.
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Une information judiciaire contre X a été ouverte ce vendredi soir à Nantes, pour assassinats. Le père de famille, Xavier Dupont de Ligonnès, 50 ans, est toujours activement recherché par la police après la découverte jeudi des corps de son épouse et de ses quatre enfants à leur domicile. «Son témoignage est essentiel pour déterminer la cause des morts», a indiqué le procureur de Nantes.
Les cinq membres de la famille ont tous été abattus de deux balles dans la tête, un des enfants recevant en plus trois balles dans le thorax, ont révélé les autopsies pratiquées ce vendredi. Les corps ont ensuite été soigneusement enterrés dans des sacs de jute et avec de la chaux vive, le tout acheté peu avant, selon des sources concordantes. Les analyses toxicologiques devront déterminer si les victimes avaient été droguées avant d'être «exécutées méthodiquement», vraisemblablement dans la cuisine de la maison dans laquelle des traces de sang ont été retrouvées malgré un nettoyage soigneux.
Gros problèmes d'argent
Le procureur de Nantes a précisé que les victimes avaient été tuées par des balles de 22 long rifle, correspondant à l'arme dont Xavier Dupont de Ligonnès a récemment hérité de son père, et pour lequel un achat de projectile a été effectué en mars. «Tout est envisageable» et «on est dans le flou», a dit à l'AFP une source proche de l'enquête, car «il a pu disparaitre depuis début avril», date à laquelle la famille n'a plus donné signe de vie.
Le couple avait manifestement de sérieux problèmes d'argent. Le père ne déclarait que 4.000 euros de revenus par an, et une amie de la famille en région parisienne affirme qu'il lui devait 50.000 eurso. Le quotidien Presse-Océan indique également ce vendredi qu'un huissier avait été mandaté le 5 avril, pour venir réclamer «une créance de plus de 20.000 euros» au domicile de la famille. Si «aucun lien judiciaire» n'a été établi, le procureur nantais a confirmé «des coïncidences» avec la disparition de Colette Deromme à Lorgues. Il n'a par ailleurs pas confirmé l'existence d'une double vie du père évoquée dans la presse.
15 avril
Ce chef d'entreprise de 50 ans, a été localisé à Roquebrune-sur-Argens, dans le Var, à la suite de la découverte d'une «trace bancaire» d'une carte appartenant à la famille enregistrée dans cette ville. Cette trace remonte au jeudi 14 avril. De plus, la voiture du père de famille a été découverte dans la nuit de jeudi à ce vendredi sur le parking d'un hôtel Formule 1 de Roquebrune-sur-Argens, dans laquelle l'homme a passé la nuit du 14 au 15 avril, date à laquelle les enquêteurs perdent sa trace.
Xavier Dupont de Ligonnès et sa famille avaient habité dans cette région avant de s'installer en Loire-Atlantique. Selon l'employée du supermarché Lidl -dont le parking est commun avec l'hôtel- les plaques d'immatriculation d'une voiture garée près de celle du suspect ont été volées après l'arrivée de Xavier Dupont de Ligonnès sur place.
«Gros sacs»
L'enquête sur la disparition de cette famille nantaise avait été requalifiée en «séquestration et d'assassinat», après la découverte jeudi matin d'un premier corps sous la terrasse de la maison. Selon une source policière, aucune trace de lutte n'a été relevée dans la maison. Loin du coup de folie, les enquêteurs penchent pour l'hypothèse d'un scénario méticuleusement préparé à l'avance, selon des informations obtenues sur place: le bail de la maison avait été résilié, des lettres adressées aux amis et à la direction de l'école pour les prévenir du départ de la famille.
Souvent absent pour des raisons professionnelles, selon le procureur, le père, un homme brun au visage rond était gérant d'une petite société à Pornic «dans le tourisme» chargé de préparer un guide touristique. Entre autres témoignages, un des voisins assure avoir vu le père, il y a 15 jours, vêtu d'un short et de chaussures bateau, mettant «des gros sacs dans sa voiture», une «C5». Il ajoute avoir vu Agnès pour la dernière fois le dimanche 4 avril. «Quelques jours après», les deux labradors «ont hurlé à la mort pendant toute la nuit et, après, plus rien».