"La Conquête" du pouvoir par Nicolas Sarkozy présentée à Cannes
•Le film "La Conquête" de Xavier Durringer, ou l'ascension vers le pouvoir du candidat Nicolas Sarkozy sur grand écran, qui sera projeté à Cannes hors compétition, inaugure en France le genre "cinéma politique d'actualité".© 2011 AFP
Le film "La Conquête" de Xavier Durringer, ou l'ascension vers le pouvoir du candidat Nicolas Sarkozy sur grand écran, qui sera projeté à Cannes hors compétition, inaugure en France le genre "cinéma politique d'actualité".
Avec Denis Podalydès dans le rôle du chef de l'Etat en exercice, le long métrage, dont le scénario est signé de l'historien et documentariste Patrick Rotman, a vu le jour grâce à l'entêtement de deux producteurs à succès, les frères Altmayer.
Eric et Nicolas Altmayer, qui ont notamment produit ces dernières années les deux OSS - "Le Caire nid d'espion" et "Rio ne répond plus" -, ou l'an dernier "Potiche" de François Ozon, ont récemment estimé qu'ils auraient "probablement souffert pour trouver des partenaires si l'on n'avait pas rencontré auparavant d'importants succès".
"La Conquête", "l'histoire d'un homme qui gagne le pouvoir et perd sa femme" selon la formule du distributeur Gaumont, a longtemps été une "patate chaude" que se renvoyaient les chaînes de télévision appelées à la rescousse, seule la chaîne cryptée à péage, Canal Plus, acceptant au final de les suivre, ont-ils expliqué.
"Chacun se renvoie la balle. Et cette douce autocensure explique pourquoi, en France, il n'y a presque jamais de films abordant la politique", estimait Eric Altmayer.
Les deux producteurs n'évoquaient "pas de pression directe, mais des témoignages insistants de curiosité..." Mais, ajoutait Nicolas Altmayer, "je pense même qu'il y a eu un mot d'ordre assez clair pour ne pas intervenir".
De même, présentant sa sélection officielle jeudi à Paris, le délégué général du festival de Cannes Thierry Frémaux a voulu souligner que, "contrairement à ce qui avait été écrit dans certaines gazettes, il n'y a eu aucune pression" pour y inclure ou non le film.
Le ministère de la Culture, comme le Centre national de la cinématographie (CNC), "a soigneusement recommandé de faire preuve de la souveraineté habituelle du Festival de Cannes", a-t-il insisté.
Le film sera projeté sur la Croisette le 18 mai, en même temps que sa sortie en salles.
Outre Denis Podalydès, le générique aligne Florence Pernel dans le rôle de l'ex-épouse de Nicolas Sarkozy, Cécilia Attias, Hippolyte Girardot en Claude Guéant, aujourd'hui ministre de l'Intérieur, Bernard Le Coq en Jacques Chirac et Samuel Labarthe alias Dominique de Villepin.