Ligue 1: PSG, la revente impossible?

Ligue 1: PSG, la revente impossible?

FOOT – Colony Capital veut vendre le PSG, mais encore faut-il trouver un acheteur...
B.V.

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Colony n’en veut plus. Cinq ans après l’avoir racheté à Canal+, l’actionnaire principal du PSG est bien décidé à s’en séparer. Sébastien Bazin, patron européen du fonds d’investissement américain, a ainsi chargé un organisme spécialisé de trouver un repreneur au vainqueur de la Coupe des coupes 1996. Oui, mais qui? Aujourd’hui, les résultats sportifs irréguliers et le déficit d’environ 20millions d’euros calculé sur 2010-11 ne font pas du PSG un bon investissement financier. Colony l’a appris à ses dépends, avec plus de 100 millions d’euros engloutis en cinq ans.

Le PSG a des atouts

Difficile d’imaginer d’autres consortiums américains retenter l’expérience, comme à Manchester ou Liverpool. Pas plus qu’un entrepreneur russe, façon Abramovitch à Chelsea, la crise financière n’incitant plus à d’extravagantes dépenses. Reste le Moyen-Orient, et particulièrement les fonds qatari, pour qui le sport «est avant tout un outil de communication qui permet d’avoir une audience politique», selon Frédéric Bolotny, économiste du sport. «Le PSG présente tout de même des éléments positifs, poursuit-il. C’est d’abord l’unique club de Paris, qui a rayonnement mondial. Ensuite, la gestion des tribunes donne une meilleure image du club, et l’acheteur bénéficiera éventuellement du bail emphytéotique du Parc des Princes.» Propriétaire, il pourra ainsi faire des aménagements à ce dernier en vue, notamment, de l’Euro 2016. Reste maintenant à finaliser les discussions entre Colony et la Mairie qui traînent en longueur depuis un an.

Les investisseurs du Qatar refroidis en 2006

Les Qataris ont donc le profil idoine. Sauf qu’en 2006, de «nombreux dysfonctionnement» les avaient déjà empêchés de racheter le PSG. «A l’époque, ce dossier a refroidi les investisseurs qataris à venir en France, ajoute un spécialiste des relations Paris-Doha. De plus, l’incertitude autour de la renégociation des droits télés et les déficits réguliers n’incitent pas à investir dans un club de Ligue 1.» A moins d’être «un vrai passionné de foot à la poursuite d’un rêve de gosse». Comme le Cheikh Mansour, à Manchester City. «Ce genre d’acheteur, qui ne compte pas l’argent qu’il investit, recherche une visibilité internationale qu’il n’aura pas au PSG comme dans un grand club anglais, conclut Frédéric Bolotny. Mais depuis l’attribution de la Coupe du monde 2022 avec l’aide Zidane, la vision qatarie du foot français a évolué. Et il n’y a pas 50 clubs d’envergure à racheter en Europe.» Désormais, le PSG est en un.