Bras croisés dans la chambre d’appel avant de monter sur le podium, Sylvain Chavanel mate Nick Nuyens du coin de l’œil. Le Français remâche ses regrets sur l’air du «j’aurai dû être à sa place.» Le rouleur de la Quick Step a bien failli être le premier français à s’imposer sur le Tour des Flandres depuis 1992 et Jacky Durand. Il finit finalement 2e derrière le Belge de la Saxo-Bank, ce qui n’était plus arrivé depuis 1997 et Frédéric Moncassin. «Je suis content mais je vais avoir du mal à dormir, parce que je vais repenser au scénario», regrette le natif de Châtellerault au micro de la chaîne belge Sporza.

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Car sur les monts flamands, «Mimosa» a été monstrueux. Servant la tactique de course des Quick Step, Chavanel s’est consumé toute la journée dans des échappées au profit de Tom Boonen. Sommet de loyauté, à 300mètres de la ligne: il se retourne pour voir où en est son leader. Devant lui, Cancellara et Nuyens ont commencé leur sprint, sans arrière-pensée. Une loyauté qui coûté cher quand on finit à une roue du vainqueur du jour. «Il me manque un peu de fraîcheur dans le sprint, parce que j’ai fait plus de 100km devant. Mais j’avais des jambes de feu», raconte Chavanel.

«Ma deuxième place, je ne la vole pas»

Brillant, le lieutenant de Tom Boonen l’a été toute l’après-midi. Mais il a aussi payé son respect des consignes, alors que le Belge n’a pas hésité à attaquer derrière lui. Un geste très peu confraternel, mais surtout totalement irresponsable tactiquement. C’est cette accélération qui a envoyé Cancellara sur orbite. Et quand le Suisse «attaque très fort à trois kilomètres, c’est moi qui vais le chercher. Ca prouve que ma 2e place, je ne la vole pas», se flatte Sylvain Chavanel. Avec un peu plus de cynisme, c’est pourtant lui qui serait monté saluer le peuple flamand en vainqueur à Meerbeke.