Gibraltar, les voilà! Après 90 jours de mer, Jean-Pierre Dick et Loïck Peyron (Virbac-Paprec 3) sont sur le point de boucler en tête la Barcelona World Race, tour du monde à deux sans escale. A condition de passer sans encombre le détroit entre Espagne et le Maroc, dernier grand danger avant l’arrivée à Barcelone, prévue ce week-end.

Malgré la fatigue et l'euphorie légitime, le duo devra se méfier de l’important vent d’Est (30 nœuds), d’un courant contraire, et surtout du trafic maritime, puisque des milliers de cargos naviguent sur les 14,4 kilomètres de largeur du détroit. Une épreuve de plus pour un fin de course qui s’apparente à un chemin de croix.

«Peur d’abîmer le bateau»

«Les conditions ne sont pas géniales pour le moment, avoue un Jean-Pierre Dick confiant mais fatigué à l’approche de la méditerranée. Il y a beaucoup de vent, ça «tape». C’est la plus longue séance de près qu’on a jamais fait. On a peur d’abimer le bateau, de casser quelque chose.» Et pour cause, avec 280 miles d’avance sur ses premiers poursuivants, les Espagnols Iker Martinez et Xabi Fernandez (Mapfre), le duo français peut largement voir venir et semble déjà avoir course gagnée, sauf avarie ou casse matérielle.

Surtout que ces deux marins d’expérience n’ont pas vraiment l’habitude de craquer à quelques kilomètres de la finish-line. «Nous avons passé quelques nuits à l’hôtel (à cause d’une avarie) qui nous ont fait du bien, conclut Dick, vainqueur de l’épreuve en 2006 avec Damian Foxall. Même si, évidemment, la fatigue des trois mois commence à se faire sentir. Si on gagne cette course, ce sera un moment fabuleux.» Plus que 700 miles à avaler pour aller fêter ça en Catalogne.