POLITIQUELes centristes se sentent libérés par l'échec de l'UMP aux cantonales

Les centristes se sentent libérés par l'échec de l'UMP aux cantonales

POLITIQUEIls veulent profiter de l'espace ouvert au centre provoqué par la droitisation de l'UMP...
© 2011 AFP

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Le nouvel échec électoral de l'UMP, un an après les régionales, dégage un espace politique aux centristes et conforte leur désir de candidature autonome en 2012, mais pour y arriver il leur faudra dépasser leurs divisions et les ego de leurs leaders.

«La logique de Jean-Louis Borloo de constituer une force politique nouvelle se trouve confirmée par la séquence des cantonales», juge le secrétaire général du Parti radical, Laurent Hénart. Le député voit dans l'échec de l'UMP, l'abstention et le vote extrémiste la traduction «d'une société bloquée», d'un pouvoir qui ne s'occupe pas des vrais problèmes des Français.

«Cela donne une responsabilité particulière aux radicaux, aux centristes et aux républicains sociaux, dont Jean-Louis Borloo porte l'ambition sociale», fait-il valoir. L'ex ministre de l'Ecologie et patron des radicaux, qui ne cachait plus ces dernières semaines son intention de quitter l'UMP, devrait s'exprimer en ce sens dans les prochains jours, selon son entourage. «Il attendait de passer les cantonales pour ne pas être accusé d'avoir favorisé la défaite de son camp», a expliqué à l'AFP un leader centriste.

Sarkozy a ouvert un espace au centre

Sentant le vent tourner,Nicolas Sarkozy a mis en garde lundi «ceux qui voudraient mettre en cause l'unité» de sa «famille» politique. Pour Jean-Christophe Lagarde, numéro 2 du Nouveau centre, «l'UMP ne peut prétendre couvrir à la fois la droite et le centre, à cause du FN». «Pour gagner la présidentielle, il faut que chaque famille politique soit identifiée, avec une droite populaire qui peut contrecarrer la progression du FN et un centre européen et humaniste», dit-il.

«En se déportant à droite, Sarkozy a ouvert un espace au centre pour un candidat UDF historique», confirme Frédéric Dabi (Ifop). Son potentiel électoral se situerait «entre 16 et 20%, mais l'espace est aujourd'hui extrêmement concurrentiel», constate le politologue, citant les noms de Borloo, Morin, Bayrou et Villepin. Les deux premiers sont membres de la majorité présidentielle et travaillent à la création d'une confédération centriste. Les deux autres cultivent leur indépendance, au prix d'un certain isolement.

Bayrou et Villepin veulent aussi fédérer

«Cela fait quatre ans que j'avertis la majorité de ce qui est en train de se passer (effondrement à droite)», explique Dominique de Villepin selon qui, Nicolas Sarkozy est loin d'être le seul candidat valide pour 2012: «je crois que c'est une vision un peu simpliste», dit-il. «Tous les grands partis ont vocation à baisser et il existe un espace de recomposition formidable», fait valoir l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac, en appelant à un «vrai rassemblement» derrière un leader qui aurait son profil: «il aurait gagné ses galons d'indépendance ces dernières années et sera porteur d'un projet».

Entré dans l'opposition à Nicolas Sarkozy en 2007, François Bayrou, répond lui aussi sans conteste à cette définition. Il se pose également en rassembleur. «Pour ceux qui sont de bonne foi, nous avons à travailler ensemble pour qu'il y ait en France un courant au centre, indépendant, à vocation majoritaire», déclare le député béarnais. «Ca va se faire (...) des recompositions auront lieu», assure-t-il en pronostiquant un «centre en ordre de bataille à l'automne».

«Bayrou n'acceptera jamais de ne pas être candidat et l'on trouvera personne chez les radicaux ou au NC pour partir derrière lui», tranche Christophe Lagarde pour qui la cohabitation serait sans doute plus facile avec Villepin «même s'il n'est pas centriste».