19h30 / Dernière info: Maamoun al Homsi, figure de l'opposition syrienne, a exhorté vendredi la communauté internationale à intervenir pour arrêter «les massacres de civils par le régime du président Bachar al Assad» lors de la répression de manifestations dans le pays. «Il y a des morts et des blessés et des personnes arrêtées dans toutes les province», a-t-il dit à Reuters par téléphone du Canada.

En Syrie, de nouveaux morts sont à déplorer ce vendredi. Le pays, dirigé par Bachar El Assad, connaît depuis le 15 mars des heurts violents dans le sud, à Deraa, ville située à une centaine de kilomètres au sud de la capitale Damas. Cet après-midi, au moins 20 personnes auraient été tuées par les forces de l'ordre syriennes à Sanameïn, près de Deraa, rapporte un témoin et cité par Al Jazira. Le matin même, des milliers de personnes étaient de nouveau dans la rue de ce foyer de contestation contre le régime du parti Baas. Elles assistaient aux funérailles de manifestants tués cette semaine – une centaine selon l’oppostion - lors d'affrontements avec les forces de sécurité. La foule a de nouveau repris des slogans appelant à la liberté.

Appels à la liberté

Dans la capitale Damas, un millier de personnes se sont rassemblées ce vendredi matin à At Tal, quelques kilomètres au nord du centre de la ville, pour exprimer leur solidarité aux contestataires de Deraa et scander des slogans hostiles à deux proches du président Bachar al Assad, selon des témoins. A cette foule s'ajoute au moins 200 manifestants dans le centre de la capitale. «Nous sacrifions notre âme et notre sang pour toi, Deraa», ont scandé ces manifestants. La police secrète, très puissante dans ce pays, a rapidement dispersé la manifestation du centre de la ville, et procédé à des dizaines d’arrestations. Des partisans du régime se sont également rassemblés pour apporter leur soutien au président, Bachar El Assad.

Depuis plusieurs jours, le régime syrien essaie d’apaiser la contestation. Après le limogeage, mercredi, du gouverneur de Deraa, Fayçal Kalthoum, les autorités syriennes ont affirmé jeudi qu'elles envisageaient l'annulation de l'état d'urgence dans le pays, en vigueur depuis 1963. Le pouvoir a promis des mesures anti-corruption et annoncé des libérations. Le mouvement de contestation a débuté le 15 mars en Syrie à la suite d'un appel via une page Facebook intitulée «la révolution syrienne contre Bachar al-Assad 2011».