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Revivez les événements de lundi en Libye: L'opération militaire continue, la Coalition se divise
Reuters
Les puissances occidentales ont lancé dans la nuit de dimanche à lundi une deuxième vague d'attaques aériennes sur la Libye, après avoir stoppé l'avancée des forces de Mouammar Kadhafi vers Benghazi et endommagé des défenses antiaériennes. Les Etats-Unis, qui mènent les frappes aériennes avec la Grande-Bretagne, la France, l'Italie, le Canada entre autres pays, ont déclaré que la campagne portait ses fruits et que l'opération avait connu une «très bonne première journée».
Après une première nuit de raids, le vice-amiral américain Bill Gortney, directeur de l'état-major interarmes, a constaté une diminution des moyens de surveillance aérienne de la Libye. Benghazi, fief de l'insurrection dans l'est du pays, reste sous la menace des forces fidèles à Kadhafi, mais celles-ci «souffrent d'isolement et de confusion», a-t-il ajouté. Des explosions sporadiques et des échanges de feu nourris ont été entendus dimanche soir dans la deuxième ville du pays. Les tirs ont duré une quarantaine de minutes, selon un journaliste de Reuters.
Un bâtiment détruit par un tir de missile
A Tripoli, une forte explosion a retenti et les autorités ont déclaré qu'un bâtiment du complexe de Kadhafi dans la capitale avait été détruit par un tir de missile. Des journalistes ont été conduits jusqu'au site, qui abrite des bâtiments privés, des casernes, des batteries antiaériennes. A Misrata, troisième ville du pays tenue par les rebelles à 200 km à l'est de la capitale, des chars gouvernementaux sont entrés en mouvement après le bombardement d'une base proche de la ville par les Occidentaux.
«Les chars sont dans le centre de Misrata (...). Il y a tellement de victimes que je ne peux pas les compter», a déclaré un porte-parole des insurgés dimanche après-midi. La coalition dit cibler des objectifs militaires, notamment des bases aériennes et défenses antiaériennes, pour tenter de contraindre les forces de Mouammar Kadhafi à cesser les attaques contre l'insurrection. Mais le régime libyen affirme que des civils sont visés par ces frappes et que 64 d'entre eux sont morts entre samedi après-midi et dimanche matin.
Amr Moussa dénonce les bombardements
Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a dénoncé des bombardements «qui ont provoqué la mort et les blessures de nombreux civils libyens» et il a convoqué une réunion extraordinaire de l'organisation. Un porte-parole de la rébellion a critiqué la position du diplomate égyptien, affirmant que plus de 8.000 insurgés avaient été tués depuis le début de l'insurrection à la mi-février.
Le soutien de la Ligue arabe à la résolution 1973 a grandement facilité la mise en place de l'intervention militaire. Si l'organisation désapprouvait son déroulement, cela compliquerait grandement la tâche des Occidentaux. Certains analystes militaires soulignent déjà que cette campagne sera dans tous les cas difficile, et son issue incertaine.
Une campagne très incertaine
Le chef d'état-major interarmes américain, l'amiral Mike Mullen, a concédé sur CBS que l'issue de cette campagne était très incertaine et que l'opération pourrait déboucher sur une impasse. Mike Mullen s'est toutefois félicité de la rapidité de la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne mais le secrétaire à la Défense Robert Gates a souligné que les Etats-Unis, qui commandent actuellement l'intervention, ne comptaient pas jour un «rôle prééminent» pour la maintenir.
Reflétant la volonté de Washington de ne pas paraître trop impliqué dans l'opération, le chef du Pentagone a souhaité transférer le commandement des opérations dans les jours à venir. Il a évoqué un commandement conjoint franco-britannique ou un commandement de l'Otan. Mais à Bruxelles, l'Alliance ne s'est pas mise d'accord sur son implication dans la surveillance d'une zone d'exclusion aérienne.
Le président Barack Obama s'est entretenu dimanche avec le roi Abdallah de Jordanie et le vice-président Joe Biden a téléphoné aux dirigeants algérien et koweïtien pour obtenir de nouveaux appuis au sein des pays arabes. Moscou, opposé à l'intervention militaire, a repris les chiffres officiels libyens et demandé à Paris, Londres et Washington de «cesser le recours non sélectif à la force».