Les grandes manoeuvres ont commencé au PSG
FOOTBALL•Beaucoup de questions se posent pour la saison prochaine autour du club et son actionnaire, Colony...© 2011 AFP
Avec la possible transformation de l'actionnariat et le chantier déjà en cours de la refonte de l'effectif pour la saison prochaine, les grandes manoeuvres ont déjà commencé au Paris SG. Ces dossiers, avec celui lié à la désignation prochaine du bénéficiaire du bail emphytéotique d'exploitation du Parc des Princes, sont emboîtés comme des poupées russes et troublent la visibilité à court terme.
Le bail du Parc
Attendu en février, puis en mars et enfin en juin ou juillet, le titulaire du bail accordé par la mairie ne peut être que Colony Capital, actionnaire majoritaire du club et unique candidat. Le retard pris sur ce dossier est néanmoins problématique, dans la mesure où le stade doit être rénové dans la perspective de l'Euro-2016. Or, de sources concordantes, les relations entre la ville et Colony et leurs discussions ne sont pas simples, le projet actuel du fond d'investissement ne correspondant pas totalement aux exigences municipales.
En l'absence de subsides publics, Colony aurait des difficultés à financer les travaux. En revanche, le report de l'officialisation du bail lui permet de prolonger les discussions dans la discrétion avec le prochain investisseur, évidemment intéressé par le devenir du stade.
Le capital de Colony
Désireux depuis longtemps de modifier l'actionnariat, le président Europe de Colony Sébastien Bazin se félicite en privé d'avancées significatives. Plus qu'un investisseur américain -une piste régulièrement évoquée-, et à moins d'un jeu de dupes toujours envisageable, il semble que le Qatar, via l'autorité qui gère ses fonds souverains (QIA), tienne la corde. «Les discussions se présentent bien mais ce sont les détails qui prennent le plus de temps, croit savoir un membre historique du conseil d'administration du PSG. L'idée, c'est de vendre une partie du capital et de céder le club d'ici 3-4 ans».
Mais, dans ce dossier, l'urgence est-elle la même pour M. Bazin, qui sait que des bons résultats sportifs valoriseront son club, et pour son patron américain, qui voit le gouffre financier se creuser tous les ans ? Selon certaines sources qataries, un accord aurait déjà été trouvé, avec la bénédiction d'un Elysée qui entretient des liens étroits avec ce pays du Golfe Persique.
Mais le Qatar, richissime mais pas dispendieux, pourrait aussi courir un autre lièvre. La situation financière délicate du PSG et les potentialités économiques de la "Premiership" pourraient en fait le rapprocher de Londres. Pour être séduisant, le PSG a en outre impérativement besoin d'applanir l'épineuse question sécuritaire. Son président Robin Leproux a d'ailleurs discrètement renoué le contact avec les supporteurs frondeurs.
Quelle équipe ?
Tout dépend à la fois de l'apport de capitaux frais par le repreneur et d'une qualification en Ligue des champions, fortement rémunératrice. Sans connaître le périmètre de ses moyens, le PSG planche déjà activement sur les prolongations de contrats et sur le mercato. Avec la C1 en poche, le Bordelais Diarra a le bon profil pour succéder à Makelele et amorcer une politique plus ambitieuse. Redoutée, une crise sportive semblable à celle de 2009 pourrait cependant tout remettre en cause.
Dans les sphères dirigeantes, le mouvement est aussi à l'ordre du jour et les relations Bazin-Leproux-Kombouaré seraient tendues, selon des sources proches du dossier. Le premier ne reproche-t-il pas au deuxième sa notoriété politique et ses critiques sur le manque d'investissement ? Apparu nerveux, l'entraîneur se sent-il menacé alors que le nom de Mircea Lucescu, le francophone Roumain du Shakhtar, circule de plus en plus ?
«Avec Leproux, ils ont fini par trouver leur fonctionnement et sont plus proches que l'an passé. Mais le contact ne passe pas trop avec Bazin», reconnaît un proche de Kombouaré. Sollicité, Colony Capital est resté muet.