POLITIQUELes cantonales, un scrutin à risques

Les cantonales, un scrutin à risques

POLITIQUELe FN pourrait bien tirer son épingle du jeu, alors que l'abstention risque d'être massive...
Alexandre Sulzer

Alexandre Sulzer

Plus de 10.360 candidats, 2.023 cantons renouvelables – un sur deux – et un désintérêt palpable. Dimanche, les Français sont invités à renouveler la moitié de leurs conseillers généraux lors du premier tour des cantonales. Dans trois ans, ces élus seront remplacés par des conseillers territoriaux, qui siégeront à la fois dans les conseils généraux et régionaux.

Une abstention massive?

Dernières cantonales donc, mais pas sans incertitudes. Dans les états-majors, on anticipe une abstention d'au moins 50%. Pour la première fois depuis 1992, les cantonales ne sont pas «adossées» à un autre scrutin. Et l'actualité internationale récente a éclipsé complètement la campagne.

La faible participation rend incertaine toute prévision de résultats. La droite ne devrait toutefois pas briller dans un contexte national difficile. «Il faut aller au combat avec l'esprit du pont d'Arcole», martèle Jean-François Copé, le secrétaire général de l'UMP. Comprendre: il va falloir encaisser. Même si la reconquête du Val-d'Oise – fief de Dominique Strauss-Kahn – serait un beau lot de consolation.

Plus confiante, car n'ayant rien à perdre – le Front national n'a aucun conseiller général –, Marine Le Pen entend transformer sa bonne tenue dans les sondages en succès électoraux. «On peut gagner dans 40 cantons», veut croire Michel Guignot, en charge des cantonales au FN.

Le parti frontiste peut d'ores et déjà se féliciter de l'absence de fronts républicains. Ni le PS ni l'UMP n'entendent se désister en cas de triangulaire. Et si l'UMP a indiqué qu'elle sanctionnerait tout candidat tenté de faire alliance avec le FN au second tour, elle ne devrait pas donner de consigne de vote en cas de duel PS-FN. Le député UMP Claude Goasguen indique même dans Le Figaro qu'il préconisera alors «la pêche à la ligne».