Cantonales : Europe Ecologie et le PCF veulent être au rendez-vous
POLITIQUE•Avec 1.500 candidats, les écologistes n'ont jamais présenté autant de prétendants. Le Parti communiste défendra quant à lui sa centaine d'élus...© 2011 AFP
Les cantonales, promises à l'opposition, aiguisent les ambitions. Partenaires traditionnels du PS, les Verts-Europe-Ecologie d'un côte, le PCF avec le Front de gauche de l'autre, veulent leur part du gâteau des cantonales.
EELV souhaite au moins doubler sa vingtaine de conseillers généraux, le Parti communiste défendra sa centaine d'élus et ses deux derniers bastions, avec 2012 en ligne de mire. Avec 1.500 candidats sur les quelque 2.000 cantons renouvelables, les écologistes, dopés par leur succès aux Européennes (16,3%) et aux régionales (12,5%), n'ont jamais présenté autant de prétendants.
EELV vise «plus d'une centaine» d'élus
Dans cette élection «extrêmement difficile» pour les écologistes avec un scrutin uninominal à deux tours, il s'agit de «doubler» le nombre de représentants locaux, selon leur patronne Cécile Duflot qui s'«interdit d'être trop optimiste». Moins prudent, Jean-Marc Brûlé, délégué aux élections à EELV, parie sur «plus d'une centaine» d'élus écologistes, trois fois plus qu'aujourd'hui (31 conseillers généraux, dont 13 renouvelables).
«Si on fait plus de 12%» sur les cantons où on est présent, «on ouvre le champagne», avoue Cécile Duflot, tout en craignant d'être sous les 8% avant d'aborder les négociations législatives avec le PS pour 2012. Côté stratégie, une certitude: pas de désistement automatique pour les candidats PS au second tour. Les décisions se feront «au cas par cas», assure-t-elle. Un accord avec les socialistes n'est notamment pas possible «en l'état» dans les Bouches-du-Rhône où des soupçons de clientélisme ont été pointés par le député PS Arnaud Montebourg.
Des duels PS/EELV à prévoir
Au total, il pourrait y avoir «une quarantaine» de duels PS-EELV au second tour, prévient Jean-Marc Brûlé alors que des accords de premier tour ont été signés dans 24 départements entre «écolos» et socialistes. Certaines de ces alliances PS-EELV ont été vivement critiquées par le Front de gauche, comme dans le Val-de-Marne où Cécile Duflot souhaite «un rééquilibrage politique».
Malgré tout, les communistes ont bon espoir de conserver la présidence de ce département, l'une des deux dernières qu'ils détiennent avec l'Allier (où le FG a des accords partiels avec EELV). Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, a d'ailleurs mis «en alerte» ses partenaires pour qu'entre les deux tours, «soit respecté le désistement en faveur du candidat de gauche arrivé en tête», déplorant la position écologiste. Et le PCF se place «dans une position de reconquête» en Seine-Saint-Denis dont la présidence lui avait été ravie par Claude Bartolone (PS) en 2008.
Le Front de gauche veut être la deuxième force
Le Front de gauche, qui présente 1.660 candidats (dont 205 du Parti de gauche) et a, dans quelques cantons, le soutien du NPA, table sur «un score à deux chiffres», assure Jean-Luc Mélenchon qui voit dans ces élections locales le «seul sondage» sérieux avant la présidentielle. Plus mesuré, Pierre Laurent, après les 90 élus communistes perdus aux régionales de mars 2010, se contenterait d'égaler les 7,8% obtenus aux dernières cantonales et de «maintenir», voire «amplifier», les 104 élus PCF.
En tout cas, le numéro un communiste assure que le FG sera «de très loin» la deuxième force à gauche à l'issue des cantonales, derrière le PS et devant les écologistes, et «ça, ça compte pour la suite» et les négociations sur 2012.
Quant à l'idée que le PS est en train de se placer avec les écologistes en Ile-de-France pour récupérer des villes communistes aux municipales de 2014, Pierre Laurent répond : "il y a mieux à faire, quand Nicolas Sarkozy est au pouvoir et qu'il y a la menace de Marine Le Pen, que d'essayer de gagner des positions au détriment d'une force de gauche".