POLITIQUECantonales: Aubry «ne veut pas attendre 2012» pour sanctionner Sarkozy

Cantonales: Aubry «ne veut pas attendre 2012» pour sanctionner Sarkozy

POLITIQUE20minutes.fr a suivi la Première secrétaire du PS, en campagne dans la Loire et le Rhône...
Maud Pierron, envoyée spéciale dans le Rhône et la Loire

Maud Pierron, envoyée spéciale dans le Rhône et la Loire

«Ici, l’UMP n’existe plus», moque Martine Aubry. Un monde idéal pour la gauche? Non, la patronne du PS était ce mercredi dans la Loire et le Rhône, deux départements qui peuvent basculer lors des cantonales, où comme ailleurs, les candidats de la majorité masquent leur étiquette UMP. «C’est vrai que ce n’est pas facile de défendre le bilan du président», attaque-t-elle.

Arpentant en compagnie des candidats socialistes le quartier de Chateaucreux à Saint-Etienne, elle apprécie les efforts de rénovation. «C’est une ville où tout se mélange, les bureaux, les commerces, les logements, les catégories sociales. C’est l’image de la France qu’on aime, qui réconcilie, quand la droite oppose.» Les cantonales ont beau être un scrutin local, les enjeux nationaux ne sont jamais loin.

Un trajet d’une heure et demie de minibus, et la voilà dans les rues de Meyzieu, dans le Rhône. Un arrêt à la pharmacie, un bonjour au bureau de presse, un autre chez le fleuriste. Escortée des candidats socialistes du cru, ravis d’avoir de la pub, elle enchaîne les poignées de mains. Dans la rue, elle croise deux femmes. «Vous savez qu’il y a des élections locales», demande-t-elle. Réponse positive qui accroche un sourire au visage de la Première secrétaire, qui l’enjoint à voter socialiste. Un automobiliste la reconnaît et l’interpelle pour lui souhaiter «bonne chance».

«Tiens le coup!»

Quelques pas plus loin, elle compatit au sort d’un homme, attablé à la terrasse d’un café, qui lui explique la difficulté à vivre avec le smic. «Mobilisez-vous pour les cantonales», finit-elle par lui dire. A Lyon, pour une visite express - retour à Lille oblige – c’est le moment bain de foule.

L’organisation est au poil: une délégation socialiste l’accueille dans le quartier de la Croix-Rousse par des applaudissements. Là encore, elle serre des mains, claque la bise, prend la photo, dédicace des livres. «Bravo», lui lance-t-on. «Tiens le coup!», l’exhorte une militante. On ne sait pas si c’est les encouragements prodigués par les «vrais gens» ou le soleil qui baigne la région, mais Martine Aubry a l’air guilleret. Le terrain, ça ressource.

Et pourtant, le combat est loin d’être gagné pour le PS. Toute la journée, Martine Aubry n’a cessé de dénoncer cette «droite» qui «fait comme si ces élections n'existaient pas». «Et puis, il y a des hommes et des femmes qui disent “peut-être que ça ne sert à rien”. Notre campagne, c'est de dire: “il ne faut pas attendre 2012, c'est maintenant qu'on peut changer les choses”.»

«Nicolas Sarkozy ne s’occupe plus des Français»

Un peu plus tôt dans les rues escarpées de Saint-Etienne, elle avait déjà réglé son compte au gouvernement. Un gouvernement qui fait monter les extrêmes, car «les Français qui se tournent vers le FN se sentent oubliés, humiliés», explique-t-elle. «Nicolas Sarkozy ne s’occupe plus des Français mais de sa réélection et donne toujours plus à ceux qui ont déjà tout et fait peur au reste de la France» avec les débats sur l’Islam.

Aux militants venus l’écouter dans la salle des fêtes de Meyzieu, elle a expliqué que les cantonales sont «un vrai test du refus de cette politique qui casse le modèle social français». Et d’exhorter: «On veut retrouver une autre France, plus juste, qui se redresse» grâce au projet socialiste.

Que proposer, l’interroge-t-on dans la salle. Martine Aubry énumère: création de 350.000 emplois pour les jeunes, d’un tarif régulé pour l’eau, le gaz et l’électricité, construction de logement pour mettre fin à la pression immobilière, encadrement des loyers à la relocation. «Merci de me poser la question, c’est tellement rare qu’on me demande ce qu’on propose», conclut-elle.