Un sondage contesté donne Marine Le Pen en tête du 1er tour
Un sondage paru mardi a placé pour la deuxième fois Marine Le ...© 2011 AFP
Un sondage paru mardi a placé pour la deuxième fois Marine Le Pen en tête du 1er tour de la présidentielle, mais les méthodes de l'Institut Harris Interactive, qui a fidélisé son panel par la perspective de récompenses, relance le débat sur la transparence des sondages.
Pour la première fois dans un sondage, Nicolas Sarkozy serait éliminé dès le 1er tour de la présidentielle où il serait devancé par Marine Le Pen (FN) en tête, et Dominique Strauss-Kahn, ce qui constituerait une réédition du 21 avril 2002, mais à l'envers.
Cette étude réalisée par Harris Interactive/Le Parisien constitue le deuxième coup de tonnerre en l'espace de 48 heures, après celui samedi de l'arrivée en tête de la présidente du Front national au 1er tour, dans un sondage, de Harris Interactive/LeParisien, déjà.
Mais selon le site d'information Mediapart, le panel utilisé par Harris Interactive a été "payé". Joint par l'AFP, le directeur du département opinion de l'institut, Jean-Daniel Lévy, a formellement contesté toute "rémunération". "Il ne s'agit en aucun cas d'une rémunération" des sondés, a-t-il assuré.
Mais d'après Mediapart, M. Lévy "est bien obligé de reconnaître" que son institut pratique une forme de "rémunération". "Pour attirer le chaland et le motiver à répondre à son enquête, réalisée sur internet, l'institut a organisé un jeu-concours et fait miroiter une récompense. Au final, 7.000 euros ont été offerts à l'un des quelque 1.600 membres du panel", est-il ajouté.
Sur son site internet, Harris Interactive reconnaît qu'il "met en place un +incentive+ (incitation financière, ndlr) pour motiver à répondre tous profils de répondant".
Le groupe PS à l'Assemblée nationale a demandé solennellement au gouvernement d'inscrire au plus vite une proposition de loi UMP/PS visant à plus de transparence dans les sondages politiques, déjà votée à l'unanimité au Sénat.
Les députés avaient déjà effectué, en vain, une première demande en ce sens la semaine dernière. L'exécutif comme la majorité UMP leur avaient alors opposé une fin de non-recevoir, estimant que ce texte n'était pas "prioritaire".
"Les sondés payés, ce serait de la manipulation. Mais dans le fond, sondage après sondage, il y a une réalité : il y a un péril Front national", a déclaré estimé le député UMP Bernard Debré dans les couloirs de l'Assemblée nationale.
"C'est une alerte, parce qu'il y a une incertitude dans l'élection. Ce sondage n'indique pas un ordre d'arrivée pour l'élection présidentielle, ce sondage indique une montée de l'extrême droite", a réagi sur Europe 1 le socialiste François Hollande, candidat potentiel aux primaires du PS pour 2012.
Le secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé a souligné que si on cumulait les scores de Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin dans les récents sondages Harris Interactive, la droite relèguerait dans tous les scénarios le PS en 3e position.
"Si on regarde les sondages jusqu'au bout" et "si vous cumulez les scores de M. Sarkozy et de M. de Villepin, vous arrivez grosso modo à des scores qui peuvent aller jusqu'à 28, 29, 30% alors que le Parti socialiste lui, dans tous les cas de figures, dans cette hypothèse, serait troisième", a affirmé M. Copé sur France Info. Dans un premier calcul, M. Copé avait évalué le cumul de leurs scores "à peu près à 24, 25, 26, 27% selon les cas".