SCRUTINSLes enjeux des cantonales

Les enjeux des cantonales

SCRUTINSLes élections des 20 et 27 mars font figure de répétition avant la présidentielle de 2012...
Alexandre Sulzer

Alexandre Sulzer

Si seule la moitié des cantons français (2.023) est appelée à renouveler ses conseillers généraux, les élections cantonales des 20 et 27 mars prochains auront valeur de répétition générale avant la présidentielle de 2012, une élection elle aussi au scrutin majoritaire à deux tours. L'ensemble des candidats seront connus aujourd'hui, date butoir pour le dépôt des candidatures.

Une élection décisive pour les sénatoriales de septembre

Scrutin local ou national? Les interprétations des uns et des autres varieront selon les résultats. Seule certitude, «la campagne sera difficile», concède Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP. L'impopularité du gouvernement pèsera, d'après le parti présidentiel qui se rappelle qu'il y a trois ans, la gauche avait ravi à la droite huit départements.

Lors des cantonales de 1998 et 2004, qui avaient vu voter précisément les mêmes cantons que ceux appelés aux urnes cette année, la gauche avait fait également un bon score. Vingt-deux départements de droite avaient alors basculé à gauche. «Les résultats dans ces cantons ont été tels qu'il est peu probable qu'il y ait des modifications notable », analyse-t-on à l'Assemblée des départements de France.

En clair: la gauche a peu de marge de progression. Parmi les points les plus «chauds», la Corrèze, où, à un siège prêt, le socialiste François Hollande joue la présidence du conseil général. S'il perd, un scénario toutefois peu probable, il a annoncé que son ambition présidentielle tomberait à l'eau. Le FN, haut dans les sondages, nourrit l'espoir d'avoir enfin des élus. Mais le relèvement du seuil pour accéder au second tour à 12,5% des voix handicapera le parti d'extrême droite.

Vers un scénario inédit?

Les élections seront d'autant plus suivies qu'elles pourraient s'avérer décisives pour les sénatoriales de septembre. Les conseillers généraux font en effet partie du corps des grands électeurs qui désignent les sénateurs. Et la gauche, forte de ses récents succès aux élections locales – municipales et régionales notamment –, croit en ses chances de remporter la majorité à la chambre haute.

Un scénario qui serait inédit. Mais il reste une grande inconnue : la participation. Si elle est traditionnellement forte pour les cantonales – le type de scrutin favorise l'identification à un homme ou une femme –, elle pourrait cette fois souffrir. En effet, pour la première fois depuis 1992, elles ne sont pas couplées à d'autres élections. Et le Parlement ne suspendra pas ses travaux quelques semaines avant le vote. Une première dans l'histoire. Qui ne favorisa pas la mobilisation des élus et l'attention médiatique.